De Brest à Rio de Janeiro

Trophée Jules Verne 2020/2021
Gitana Team
Charles Caudrelier
Franck Cammas


Créé le:
17 janvier 2021 / 5:04
Modifié le:
20 janvier 2021 / 5:08

À bord du Maxi Edmond de Rothschild, l’ambiance fut particulière hier ; les très mauvaises et tristes nouvelles venant de la terre contrastant totalement avec l’environnement immédiat du géant de 32 mètres. En effet, depuis 36 heures, l’équipage de Franck Cammas et Charles Caudrelier profite de conditions idéales, tant pour les hommes que pour la machine. Les six marins glissent sur un long bâbord amure au large des côtes brésiliennes et devraient doubler la latitude du Cabo Frio et de Rio de Janeiro en fin de journée. Car malgré le faiblissement du flux de sud-est, aux alentours des 12 nœuds, depuis le milieu de nuit, ils progressent vers le Sud à plus ou moins 20 nœuds de vitesse moyenne. La journée d’hier fut également très intéressante sur le plan purement comptable car elle a permis aux marins du Gitana Team d’engranger plus de 280 milles d’avance sur le tableau de marche de son adversaire virtuel.

 

 

Première semaine de record 

Parti de Ouessant le 10 janvier dernier à 2h33, l’équipage du Maxi Edmond de Rothschild a enregistré sa première semaine de tentative de record sur le Trophée Jules Verne la nuit dernière au large du Brésil. Sept jours durant lesquels le dernier-né des Gitana a parcouru 4 700 milles sur le fond, c’est-à-dire réellement sur l’eau, à la vitesse moyenne de 28 nœuds. Quand on sait que ce dernier chiffre englobe les 24 heures de quasi arrêt dans le Pot-au-Noir, on mesure que la vie défile sur Gitana 17.  Ce long bord bâbord amure, cap au Sud, démarré depuis la sortie de la Zone de Convergence Intertropicale, marque clairement une transition entre deux temps forts de la descente de l’Atlantique. Des heures plus « paisibles », mais tout aussi rapides, que l’équipage apprécient à leur juste valeur : « Tout va bien à bord ! C’est assez calme ici. Les conditions nous permettent non seulement de nous reposer, car les températures ne sont ni trop chaudes ni trop fraîches, et que la combinaison d’une mer ordonnée et d’un vent médium nous permet de faire du gain sur la route. On a dû faire un plus de 700 milles en une journée hier, avec un vent d’une quinzaine de nœuds c’est quand même hyper satisfaisant » confiait Yann Riou au lever du jour.

 

Rendez-vous confirmé 

En s’élançant sur le record du tour du monde à la voile en équipage il y a une semaine, Franck Cammas, Charles Caudrelier et leur routeur météo Marcel van Triest visaient un timing précis au Sud du Brésil. L’idée étant de se présenter au large de l’Amérique Latine tandis qu’un front en partance pour le Grand Sud et les mers australes se détacherait du continent. La connexion avec ce train dépressionnaire est bien engagée et devrait se faire en début de semaine. Dès lors, et en quelques heures, la vie du bord changera radicalement tant la progression vers les latitudes sud va être rapide. Les polaires, gants et bonnets feront leur grand retour sur le pont du maxi-trimaran volant bleu tandis que le sifflement permanent des appendices fera grimper les décibels. C’est pourquoi les journées de transition que vivent actuellement les six membres d’équipage sont précieuses pour se reposer et recharger les batteries.



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