Sodebo Ultim 3 interrompt sa tentative de Trophée Jules Verne

 

Cet après-midi, alors qu’il progressait dans l’alizé en direction de l’Equateur, Sodebo Ultim 3 doit interrompre sa tentative de Trophée Jules Verne suite à une avarie sur le safran central.

L’équipe technique en lien avec le bateau est en train d’analyser les circonstances de cette avarie. Suite à une première inspection, l’équipage a constaté la perte totale du safran central au raz du fond de coque. Des investigations sont en cours pour savoir si la rupture de la mèche du safran central est due à problème mécanique ou à un choc.

Thomas Coville, Frédéric Denis, Pierre Leboucher, Léonard Legrand, Guillaume Pirouelle, Benjamin Schwartz et Nicolas Troussel ont fait demi-tour pour rejoindre la base du team Sodebo  à Lorient pour réparer.  Il n’y a pas de voie d’eau ou de dommage collatéral et les marins peuvent revenir par leurs propres moyens.

Une fois à Lorient, l’équipe technique pourra prendre en main le bateau pour évaluer les dommages et envisager les solutions.

Victime d’une avarie de foil tribord le trimaran SVR-Lazartigue est contraint de faire demi tour

Ce mardi 3 décembre à 1h10 (TU) alors que le Trimaran SVR-Lazartigue naviguait dans 25/30 noeuds de vent, à 500 milles de l’Archipel des Açores et 600 milles du Cap Vert, l’équipage a ressenti un choc suite à une collision avec un OANI. Le foil tribord a été endommagé et après analyse des dégâts, la décision a été prise de faire demi-tour pour rejoindre le plus rapidement possible Concarneau, le port d’attache du Trimaran SVR-Lazartigue, qu’il devrait atteindre entre vendredi et dimanche selon les conditions et leur progression.
L’équipe est à pied d’œuvre pour étudier les différentes options dont celle d’utiliser leur foil de spare afin de repartir à la tentative du Trophée Jules Verne dès qu’une fenêtre météo favorable se présentera.

François Gabart : “Dans la nuit du lundi 2 au mardi 3 décembre vers 1h00 (TU) du matin on a abîmé fortement le foil tribord, vraisemblablement suite à un choc. Difficile de dire car on naviguait dans des conditions plutôt musclées, il y avait 25/30 noeuds au portant, donc ça allait plutôt vite et ça tapait déjà pas mal dans les vagues. Mais soudain la sensation a été un peu différente de ce qu’on ressentait dans les vagues avant, donc on s’est arrêté. Ce sont les peaux extérieures du foil qui sont cassées. On espère que le reste du foil ne soit pas abîmé, c’est-à-dire que le barrot, la partie de la structure interne du foil, ne soit pas endommagé, ce qui nous permettrait de le réutiliser assez rapidement. Toujours est-il qu’on a un foil tribord à Concarneau qui est opérationnel, il est la première version et il peut naviguer. Là on a fait demi-tour parce que ça paraissait de toute façon difficile et compliqué que ce foil puisse tenir tout un tour du monde, il aurait été pelé et dépelé au fur et à mesure en quelques heures, et puis peut être qu’il aurait cassé au bout de quelques heures. Là on a encore l’option et l’opportunité de revenir. On arriverait dans à peu près 3 jours en Bretagne, et potentiellement s’il n’y a rien d’autre de cassé sur le bateau, on pourrait être capable de repartir assez rapidement derrière, dès qu’une nouvelle fenêtre se présente. C’est dur forcément, car on était plutôt pas si mal, le bateau allait bien, il allait vite au portant, et en même temps c’est pas complètement mort, il y a encore de l’espoir, c’est pas fini. On est  encore au début de l’hiver, au début du stand by, on a un deuxième foil et il reste encore plein de choses de possible.”

Sodebo Ultim 3 à l’assaut du Trophée Jules Verne !

C’est parti ! Sodebo Ultim 3 a franchi ce vendredi 29 novembre, à 21h 03min 46s (heure française), la ligne de départ du Trophée Jules Verne, située entre le phare de Créac’h (Ouessant) et le Cap Lizard (sud-ouest de l’Angleterre).

 

 

C’est dans la nuit noire, lancés à près de 30 noeuds, que nos 7 marins ont coupé la ligne de départ d’un tour du monde contre la montre.

Thomas Coville, Frédéric Denis, Pierre Leboucher, Léonard Legrand, Guillaume Pirouelle, Benjamin Schwartz et Nicolas Troussel vont tenter de profiter d’une fenêtre météo qui peut les emmener en environ 5 jours à l’Equateur et dans les temps du record au cap de Bonne-Espérance, soit une douzaine de jours.

Pour s’emparer du Trophée Jules Verne, détenu depuis le 26 janvier 2017 par Idec Sport en 40 jours 23 heures 30 minutes et 30 secondes, Sodebo Ultim 3 devra couper la ligne d’arrivée à Ouessant avant le jeudi 9 janvier à 20h 34min 16s.

 

 

A l’affût depuis le début du mois de novembre d’une fenêtre météo, Thomas Coville, le navigateur du bord Nicolas Troussel, Benjamin Schwartz et la cellule de routage à terre (Philippe Legros et Simon Fisher) ont estimé ce vendredi 29 novembre que les conditions étaient réunies pour larguer les amarres de Lorient et faire route vers Ouessant, d’où Sodebo Ultim 3 s’est élancé ce vendredi soir. Une délivrance pour un équipage qui, lors de ce stand-by, n’a jamais cessé de se côtoyer pour continuer à renforcer sa cohésion, entre séances de sport collectives, navigation hebdomadaire et réunions. Autant dire que c’est avec une très forte envie que les sept marins, choisis pour leurs compétences techniques, leurs aptitudes physiques et leur complémentarité, larguent les amarres, conscients de s’attaquer à un challenge relevé qui va les pousser dans leurs retranchements.

 

Interrogé ce vendredi matin au moment de rejoindre Sodebo Ultim 3 sur son ponton de Lorient, Thomas Coville raconte ce moment toujours particulier, une fois la décision de départ prise. « Le passage de l’orange à vert est souvent assez brutal, il faut changer de mode et de mental, on est dans la chambre d’appel. Personnellement, ce qui m’aide à basculer, c’est quand je m’habille avec mes vêtements de mer, que j’enfile mes bottes, ça me permet de rentrer dans un autre monde, celui de marin. La séquence de convoyage jusqu’à la ligne va également contribuer à rentrer dans la dimension de ce départ. C’est un moment fort pour notre équipe et dans notre histoire. »

Les conditions du départ ? « On va partir au près/reaching pour chercher un premier front dans le sud d’une dépression, avec un virement de bord prévu samedi après-midi, pour ensuite plonger au sud dans un vent qui va adonner, donc du portant, répond Benjamin Schwartz. L’objectif est de contourner l’anticyclone des Açores par l’est et de se glisser dessous pour un dernier empannage, sans doute lundi matin, qui nous amènera tout droit vers l’équateur en environ 5 jours, donc avec un peu d’avance sur le temps du record. » L’intéressé se montre cependant prudent : « La fenêtre est assez courte, dans la mesure où l’anticyclone des Açores a tendance à émettre une dorsale (un prolongement) qui vient fermer la route vers le Portugal, donc il va falloir réussir à se glisser dans un couloir assez étroit dans le temps. »

 

Le Trimaran SVR-Lazartigue s’est élancé à la conquête du Trophée Jules Verne

Avec son équipage de cinq hommes et une femme, le Trimaran SVR-Lazartigue, skippé par François Gabart, a entamé ce samedi sa tentative du Trophée Jules Verne, record du tour du monde en équipage, sans escale et sans assistance. Après une nuit d’observation des fichiers météos, la ligne de départ tracée entre le phare de Créac’h sur l’île d’Ouessant et le Phare du cap Lizard, a été franchie samedi à 7h51min38s (utc). Objectif, revenir avant 40 jours, 23 heures, 30 minutes et 30 secondes, le record établi en 2017 par Francis Joyon et son équipe. 

 

 

« À début janvier ! » François Gabart a fixé le rendez-vous. Vendredi, en début d’après-midi, les six marins avaient largué les amarres à Concarneau, port d’attache du Trimaran SVR-Lazartigue, devant un public venu en nombre pour dire au revoir. Avec beaucoup d’émotion. Forcément. Après une nuit passée à proximité de la ligne de départ à observer les fichiers météorologiques afin d’optimiser l’heure du déclenchement du chrono, le trimaran s’est élancé, à 7h51min38s (utc). Déjà détenteur du record du tour du monde en solitaire en 42 jours (décembre 2027), François Gabart et son équipage ont entamé le défi ultime : tenter de décrocher le record à la voile le plus mythique, le Graal. Obtenir le Trophée Jules Verne, c’est en effet devenir le bateau le plus rapide autour de la planète et écrire une des plus belles pages de l’histoire de la course au large.

 

 

Depuis la mise en place officielle du stand-by, le lundi 18 novembre, tous les regards scrutaient l’évolution des conditions météorologiques dans l’atlantique nord. Avec l’espoir de voir s’ouvrir une fenêtre favorable pour lancer cet incroyable défi. Elle s’est ouverte en cette fin de semaine. « Il y a quelque chose à tenter, avait alors noté François Gabart. Ce sera un départ au près dans un vent fort et surtout une mer très forte. Une fois ces conditions musclées franchies, ça déroule très bien jusqu’à l’équateur voire plus. ». Le code orange (départ possible dans les 72 heures) avait été enclenché jeudi. Puis l’orange est passé au vert (départ imminent), ce vendredi, en milieu de matinée. « Nous avons une fenêtre qui n’est pas simple mais les records sont faits pour être tentés, commente le skipper. Je suis très heureux de pouvoir tenter ce record avec cette équipe et ce bateau. C’est le fruit du travail de toutes ces années. Pour réussir ce défi, il faut un bon bateau et nous l’avons avec le Trimaran SVR-Lazartigue. Il a du potentiel et arrive à maturité. Il faut aussi une bonne équipe et nous l’avons aussi que ce soit l’équipage à bord où l’équipe à terre, sans oublier un peu de chance et nous allons tout faire pour la saisir. Même si je continuerai à naviguer, c’est probablement mon dernier tour du monde en course ou en record, et je suis très heureux de le faire dans ces conditions. Nous savons qu’il y aura forcément de la casse, j’espère juste que ce sera de la petite casse. On ne peut pas faire un tour du monde à la voile sans avoir des petits ennuis. Il faudra être capable de les gérer pour maintenir la performance du bateau. Ce serait extraordinaire de passer sous la barre des 40 jours. L’objectif c’est de faire voler le Trimaran SVR-Lazartigue du début à la fin de ce tour du monde. Si nous y parvenons, nous aurons rempli notre mission. »

 

 

Partie le dimanche 10 novembre, la flotte des IMOCA du Vendée Globe pourrait bien voir passer le grand bateau bleu. « Si nous sommes dans les bases du record, c’est probable, confirme le skipper. Après avoir suivi la course à terre, nous allons la suivre en mer. Même si les marins du Vendée Globe sont partis vite, il y a des chances que nous les doublions dans les mers du sud ou dans l’Atlantique sud au retour. C’est sympa de voir qu’il se passe plein de choses en ce moment en course au large autour de la planète. »

 

 

Parti, il y a un peu moins d’un an en solitaire sur le Trimaran SVR-Lazartigue sur l’Arkéa Ultime Challenge (première course autour du monde en solitaire pour les Ultim), mais contraint de renoncer à la suite d’une avarie majeure dans l’Atlantique sud, Tom Laperche se réjouit également de ce nouveau départ. « L’hiver dernier, le tour du monde s’est arrêté trop tôt, note-t-il. C’est génial de repartir en équipage. Ce trophée Jules Verne représente un des défis historiques de la voile, il est très important dans une carrière de course au large. J’ai des souvenirs incroyables des mers du sud alors y retourner en équipage, ça donne envie. Nous formons tous les six une belle équipe avec l’envie d’aller le plus vite possible autour de la planète. Le bateau a été conçu pour ça. En course au large, il y a toujours le dilemme entre vouloir appuyer sur l’accélérateur et gérer le bateau. A nous d’être bons en termes de stratégie et de savoir quand ça vaut le coup d’aller très vite. C’est une aventure humaine mais il faut aussi gérer la mécanique sur 40 jours à l’échelle de la nature et de la planète. Nous partons pour naviguer à fond en équilibre sur les océans pendant 40 jours. On espère même un petit peu moins… » Pour y parvenir, il faudra donc revenir avant vendredi 10 janvier 2025 à 7h51min38s (utc).

« Ce format de record est très spécial car nous sommes allés nous coucher jeudi soir sans savoir que nous allions partir. Vendredi matin, nous avons pris un petit-déjeuner en nous posant la question du départ et la décision est tombée en fin de matinée. Je me demandais comment j’allais réagir et finalement, c’est hyper excitant. Nous avons eu la chance de ne pas trop attendre depuis le début du stand-by. Le mode gagne est activé dans nos têtes. On est 100% à fond dans l’esprit du record mais c’est certain que si dans quelques jours, les fichiers montrent que les conditions ne sont plus favorables, alors il faudra accepter de retenter notre chance plus tard et ne pas bêtement s’entêter sur une mauvaise option. Mais pour l’instant, l’option est belle et bien ouverte. Quarante jours pour un tour du monde c’est très rapide mais le Trimaran SVR Lazartigue a tout pour réussir. Il est très rapide. Nous avons entre les mains un bel outil et nous allons devoir bien nous en occuper et exploiter tout son potentiel. L’équipe est également parfaitement étudiée pour ce record. François a bien réfléchi à sa constitution et tout a été très fluide dès le début de la préparation. Plus le départ s’est rapproché, plus j’ai mesuré la chance que ça représente et la hauteur du défi que nous avons à honorer. J’ai hâte ! » 

 

Code vert déclenché : Sodebo Ultim 3 sur le départ ! 

Ils vont tenter ! En stand-by depuis le 9 novembre, les sept hommes d’équipage de Sodebo Ultim 3 s’apprêtent à s’élancer sur le Trophée Jules Verne, puisqu’ils ont activé le code vert. Pour Thomas Coville, Frédéric Denis, Pierre Leboucher, Léonard Legrand, Guillaume Pirouelle, Benjamin Schwartz et Nicolas Troussel, les événements s’accélèrent : ils ont quitté ce vendredi à 14h leur base de Lorient pour se diriger vers la ligne virtuelle, située entre Ouessant et le cap Lizard, et s’élancer, probablement dans la soirée de ce vendredi 29 novembre. Le record à battre ? 40 jours 23 heures et 30 minutes, propriété depuis janvier 2017 d’Idec Sport (Francis Joyon).

 

 

A l’affût depuis le début du mois de novembre d’une fenêtre météo, Thomas Coville, le navigateur du bord Nicolas Troussel, Benjamin Schwartz et la cellule de routage à terre (Philippe Legros et Simon Fisher) ont estimé ce vendredi 29 novembre que les conditions étaient réunies pour larguer les amarres de Lorient et faire route vers Ouessant, d’où Sodebo Ultim 3 devrait s’élancer dans la soirée de ce vendredi. Une délivrance pour un équipage qui, lors de ce stand-by, n’a jamais cessé de se côtoyer pour continuer à renforcer sa cohésion, entre séances de sport collectives, navigation hebdomadaire et réunions. Autant dire que c’est avec une très forte envie que les sept marins, choisis pour leurs compétences techniques, leurs aptitudes physiques et leur complémentarité, larguent les amarres, conscients de s’attaquer à un challenge relevé qui va les pousser dans leurs retranchements.

 

 

Interrogé ce vendredi matin au moment de rejoindre Sodebo Ultim 3 sur son ponton de Lorient, Thomas Coville raconte ce moment toujours particulier, une fois la décision de départ prise. « Le passage de l’orange à vert est souvent assez brutal, il faut changer de mode et de mental, on est dans la chambre d’appel. Personnellement, ce qui m’aide à basculer, c’est quand je m’habille avec mes vêtements de mer, que j’enfile mes bottes, ça me permet de rentrer dans un autre monde, celui de marin. La séquence de convoyage jusqu’à la ligne va également contribuer à rentrer dans la dimension de ce départ. C’est un moment fort pour notre équipe et dans notre histoire. »

Les conditions du départ ? « On va partir au près/reaching pour chercher un premier front dans le sud d’une dépression, avec un virement de bord prévu samedi après-midi, pour ensuite plonger au sud dans un vent qui va adonner, donc du portant, répond Benjamin Schwartz. L’objectif est de contourner l’anticyclone des Açores par l’est et de se glisser dessous pour un dernier empannage, sans doute lundi matin, qui nous amènera tout droit vers l’équateur en environ 5 jours, donc avec un peu d’avance sur le temps du record. » L’intéressé se montre cependant prudent : « La fenêtre est assez courte, dans la mesure où l’anticyclone des Açores a tendance à émettre une dorsale (un prolongement) qui vient fermer la route vers le Portugal, donc il va falloir réussir à se glisser dans un couloir assez étroit dans le temps. »

 

 

L’enjeu de ce début de tour du monde est, une fois l’Equateur franchi, de se placer à l’avant d’une dépression au large du Brésil pour faire route vers le cap de Bonne-Espérance, où il faut arriver en une douzaine de jours. Car dans l’océan Indien, Francis Joyon et son équipage avaient au cours de l’hiver 2016-2017 signé une trajectoire quasiment parfaite, enchaînant les journées à plus de 800 milles en 24 heures, ce qui leur avait permis de prendre une avance considérable sur le temps de passage du détenteur du Trophée Jules Verne de l’époque, Banque Populaire V (45 jours 13 heures 42 minutes). « En ce qui concerne l’Atlantique Sud, on a vu, notamment sur le Vendée Globe, qu’il y avait une bonne dynamique ces derniers temps, elle devrait se prolonger lors des dix prochains jours et nous permettre de faire une connexion au large du Brésil avec une dépression qui nous emmènerait, on l’espère, dans des bons temps vers Bonne-Espérance », indique Benjamin Schwartz.

Thomas Coville, qui a lui-même battu à deux reprises ce record du tour du monde en équipage, la première en 1997 aux côtés d’Olivier de Kersauson (71 jours 14 heures et 22 minutes), la seconde avec Franck Cammas en 2010 (48 jours 7 heures et 44 minutes), confirme la nécessité d’être dans les temps du record en entrée d’océan Indien : « Francis et son équipage avaient bénéficié de conditions parfaites dans l’Indien à l’avant d’une dépression, ce qui leur avait permis de faire un bord quasiment tout droit pendant plus de dix jours. D’où l’importance de ne pas être en retard, voire en avance, sur leur temps de passage à Bonne-Espérance. »

 

 

Il y a quatre ans, Sodebo Ultim 3 avait franchi cette marque en 12 jours et 2 heures (contre 12 jours et 19 heures pour Idec Sport), preuve que le trimaran, considérablement optimisé depuis et sur lequel son équipage s’entraîne depuis mai dernier, a toutes les armes pour décrocher le véritable graal de la course au large qu’est ce Trophée Jules Verne. Un Trophée, qui, depuis, que le pionnier Bruno Peyron s’en est emparé en 1993, premier sous la barre des 80 jours (79 jours et 3 heures), est passé entre les mains de Peter Blake (1994), Olivier de Kersauson (1997 et 2004), Bruno Peyron de nouveau (2002 et 2005), Franck Cammas (2010), Loïck Peyron (2012) et Francis Joyon (2017).

Une sacrée lignée de marins dans laquelle Thomas Coville, avec son équipage, rêve de s’inscrire, lui qui confie, à propos du défi qui attend l’équipage : « Nous préparons cet objectif tous ensemble depuis mon retour de l’Arkea Ultim Challenge. C’est la première fois que je fais deux tours du monde la même année et c’est un sentiment très fort d’emmener six garçons qui n’y sont jamais allés, de leur laisser leur chance, c’est aussi dans l’ADN de Sodebo. Je revois tous les moments qu’on a passés ensemble pour se préparer à ce Trophée Jules Verne qui a une place très particulière dans notre culture maritime. Dans mon histoire aussi car c’est sur un Jules Verne que j’ai bouclé mon premier tour du monde, en 1997 avec Olivier de Kersauson. On avait mis 71 jours, on vise aujourd’hui autour des 40 jours, c’est dire à quel point tout notre milieu a progressé. »

Sodebo Ultim 3 ne sera d’ailleurs pas le seul à s’élancer, puisque SVR Lazartigue a prévu de débuter sa tentative à peu près à la même heure. « C’est assez normal, nous avons les mêmes données, nous avons quasiment les mêmes performances, commente Thomas Coville. C’est fantastique de pouvoir se dire qu’on repart à deux Ultim autour de la planète sur ce record, ça donne le ton d’une époque. »

Avant de terminer avec une pensée pour les 3000 collaborateurs de Sodebo : « C’est un moment important de notre histoire commune. Ensemble nous faisons des choses rares. J’espère que je suis leur ambassadeur pour dire que c’est une entreprise de fous et que ce que nous allons faire avec le trophée Jules Verne est quelque chose qui nous ressemble. »

Sodebo Ultime 3 : 7 marins à la conquête d’un chrono autour du monde !

Dans les prochains jours, l’équipage de Sodebo Ultim 3 emmené par Thomas Coville débutera son stand-by, pour s’attaquer au Trophée Jules Verne, le record du tour du monde en équipage, détenu depuis janvier 2017 par Idec Sport (Francis Joyon) en 40 jours 23 heures 30 minutes et 30 secondes.

 

 

C’est l’un des records les plus convoités de la planète voile, déjà tenté par Sodebo fin 2020. Si l’aventure s’était arrêtée après 16 jours alors que le trimaran était dans les temps du record, le skipper et son fidèle partenaire depuis 25 ans ont toujours gardé cet objectif en tête, conscients qu’il faut savoir persévérer quand cela ne se concrétise pas dès la première tentative. Thomas Coville est un insatiable. Moins d’un an après sa deuxième place sur l’Arkea Ultim Challenge-Brest (course autour du monde en solitaire), le voilà prêt à enchaîner pour un deuxième tour, le dixième de sa carrière.

Pour relever ce sacré défi, le skipper de Sodebo Ultim 3 a choisi de s’entourer de Frédéric Denis, Léonard Legrand, Pierre Leboucher, Guillaume Pirouelle, Benjamin Schwartz et Nicolas Troussel. Afin de préparer cette échéance, l’équipage a beaucoup navigué depuis la remise à l’eau de Sodebo Ultim 3 mi-juin, entre entraînements au large de Lorient et participation aux deux courses du calendrier de la classe Ultim, les 24h Ultim (2e place) et la Finistère Atlantique (3e).

 

Présentation des sept candidats qui vont s’engager dans cette course contre le chrono, doublée d’une véritable aventure humaine.

On ne présente plus le skipper de Sodebo Ultim 3, l’un des marins français les plus expérimentés autour du monde. Entre son premier tour, en 1997 sur le Trophée Jules Verne aux côtés d’Olivier de Kersauson, et son dernier, l’Arkea Ultim Challenge-Brest en solitaire en début d’année 2024 (deuxième place), Thomas Coville aura bouclé neuf fois le tour de la planète à la voile, 5 en solitaire, 4 en équipage, 7 en multicoque, 2 en monocoque. Avec réussite, puisqu’il a détenu le Trophée Jules Verne à deux reprises (1997 et 2010 avec Franck Cammas sur Groupama 3) et le record en solitaire en 2016 (49 jours, 3 heures et 7 minutes, battu l’année suivante par François Gabart).  « Thomas a une énorme expérience, c’est à la fois rassurant et un privilège de partager cette aventure avec lui, mais également un gage de performance, car il connaît les spécificités de chaque endroit », résume Frédéric Denis. Pour s’attaquer de nouveau au Trophée Jules Verne, « un défi unique et singulier », Thomas Coville, animé de « l’envie de se nourrir des autres », a choisi de s’entourer de six équipiers qui, eux, n’ont jamais fait le tour de la planète. « Tous ensemble, on rêve d’être Duplantis (Armand Duplantis, champion olympique et recordman du monde de saut à la perche) et de passer sous la barre des 40 jours. On a l’enthousiasme et l’émerveillement d’aller voler sur un bateau de cette dimension dans des endroits hostiles. Ce sont des moments dans lesquels les athlètes se subliment, on a envie de s’offrir cette transcendance commune et collective. »

 

Frédéric Denis, 40 ans

Né à Pithiviers (Loiret), Frédéric Denis a longtemps vécu dans la région nantaise, initié à la voile à Pornichet où il passait ses vacances et week-ends, « plutôt sur l’eau que sur la plage ». De la voile légère d’abord, du J80, du match-racing et le Tour Voile ensuite, avant de se lancer au large : « La course au large me faisait de l’œil, j’ai décidé de passer ma Mini d’abord, comme le dit le dicton ». Avec succès, puisque dès sa première année, « Freddy » remporte la Mini Transat 2015 en proto, preuve d’un talent certain. Entre-temps, il avait découvert le Team Sodebo qui l’avait accueilli pour son stage de fin d’études en électronique en 2010. Il y a deux ans, il revient dans l’équipe, après avoir notamment goûté à l’Imoca auprès d’Alan Roura (9e de la Transat Jacques Vabre 2017) et au Class40 avec Axel Tréhin (victoire sur la Normandy Channel Race en 2021). « Touche à tout » à bord de Sodebo Ultim 3, Frédéric s’attaque à son premier tour du monde, estimant que le Trophée Jules Verne, « c’est un peu un graal, un rêve qui s’accomplit », avant d’ajouter, à propos de la difficulté de l’exercice : « Il faut vraiment trouver le curseur entre aller le plus vite possible et garder le maximum du potentiel du bateau jusqu’au bout. » Et ce père de trois enfants de conclure : « J’attends particulièrement les grandes mers du Sud qu’aucune barrière ne freine, je suis à la fois impatient mais aussi un peu effrayé à l’idée de les rencontrer. »

 

 

Pierre Leboucher, 43 ans

Pierre Leboucher est un sportif dans l’âme, qui a commencé la voile en Optimist sur l’Erdre, à côté de Nantes, avant de suivre la filière classique du dériveur qui l’a mené jusqu’au 470. Il est deux fois vice-champion du monde et finalistes aux Jeux Olympiques de Londres en 2012 (7ème). « Je me suis alors dit qu’il y avait plein d’autres choses à faire et je me suis mis à la course au large. » Particulièrement au Figaro, dont il est devenu un pilier du circuit, remportant notamment la Sardinha Cup en 2022 et une étape de la Solitaire du Figaro. La porte de Sodebo Ultim 3 s’est ouverte cette année : « Je me suis senti mûr pour postuler », sourit celui qui se réjouit d’avoir « la chance de partir sur un premier tour du monde qui va me permettre de découvrir de nouveaux océans et décors, c’est palpitant ». Barreur/régleur, mais également en charge de la mécanique, du gréement et des voiles, l’ancien « olympien » mesure cependant la difficulté de la tâche, celle de se battre contre un chrono et non contre des adversaires : « On sait très bien qu’avant d’envisager le record, il faut arriver au bout, donc préserver le matériel. L’exercice consiste à ne pas l’utiliser à 300%, mais pas à 80% non plus, sinon tu risques de ne pas battre le record. Et sans concurrent à côté, c’est sans doute plus difficile de trouver la bonne cadence. » Le Nantais rappelle que la dimension humaine est un élément clé de la réussite : « Quand je regarde les hommes à bord et notre préparation, qui a permis de souder l’équipage, ça matche bien entre nous, je suis confiant. »

 

Léonard Legrand, 30 ans

Arrivé au sein du Team Sodebo en 2015 dans le cadre d’une alternance en électronique, Léonard Legrand n’en est depuis plus parti. En moins de dix ans, celui qui a commencé sur une planche à voile du côté de Saint-Cast est en effet parvenu à y faire sa place, occupant désormais la responsabilité du pôle électronique et informatique. Au-delà de cette expertise technique, son grand sourire et sa forte volonté lui ont permis, peu à peu, de sortir du cadre pour devenir un navigant à part entière. « En électronique, une partie du travail se fait en mer, puisqu’on doit calibrer les capteurs automatiques, valider les pilotes, voir comment Thomas utilise le bateau pour mettre les outils à sa main, ça nécessite donc de naviguer. Au début, je n’y connaissais rien, mais petit à petit, j’ai pris mes marques jusqu’à être utile à bord. » Son envie d’apprendre et de progresser l’a aussi amené depuis deux ans à naviguer à bord du trimaran Viabilis sur le circuit des Ocean Fifty. Séduit par l’enthousiasme de « Léo » – « on l’appelle Léonard quand on a quelque chose à lui reprocher », sourit Thomas Coville qui a été vite convaincu de l’embarquer pour cette tentative de Trophée Jules Verne. « Notre équipe et nos compétences se complètent. On a réussi à avoir le bon mélange à bord entre les techniciens/navigants membres du Team Sodebo, qui connaissent par coeur le bateau, et les marins qui viennent de l’extérieur et apportent leur expérience de la compétition, la précision des réglages. Ce mariage se fait très bien », souligne Léonard qui, en plus de barrer et régler le bateau comme les autres, gérera la partie électronique et aura la casquette de media man. Pour l’un des benjamins de l’équipage, « le Trophée Jules Verne, c’est ce qu’on peut imaginer de mieux en voile, c’est très fort sportivement, mais aussi humainement, il faut réussir à vivre à sept pendant 40 jours dans un espace de 6m². Ça peut faire peur, parce que ce n’est pas sans danger, mais c’est en même temps hyper grisant. »

 

 

Guillaume Pirouelle, 30 ans

Originaire de Normandie, Guillaume Pirouelle est un talent précoce qui, comme beaucoup, a fait ses armes en voile légère avec déjà de beaux titres : double champion d’Europe et double vice-champion du monde en 420. Il confirme en 470 (champion du monde jeune en 2015, vice-champion d’Europe en 2017), ce qui lui vaut d’être embarqué au sein du Team Beijaflore sur le Tour Voile, qu’il remporte en 2019. « Curieux de nature », il décide alors de se lancer en course au large, avec bonheur puisqu’il est sélectionné par la région Normandie pour succéder à Alexis Loison sur le circuit Figaro. Le Havrais frappe fort d’entrée, terminant deuxième (et premier bizuth) de sa première Solitaire du Figaro, en 2022. Des résultats qui lui valent d’être invité à faire un essai la même année sur Sodebo Ultim 3. « C’était inattendu parce que cela ne faisait que deux ans que je faisais de la course au large, mais je ne pouvais pas refuser. C’est un rêve de naviguer en Ultim et l’opportunité d’apprendre énormément de choses sur des machines ultra technologiques », commente celui qui est par ailleurs titulaire d’un diplôme d’ingénieur à l’INSA Rennes. Barreur/régleur à bord, également en charge de l’accastillage, de l’hydraulique et de l’avitaillement, Guillaume – le plus jeune de l’équipage – considère que « le Trophée Jules Verne est un défi hors norme. Pour moi, c’est le record ultime, très dur à battre, il faut réussir à tenir dans la durée, tant physiquement que mentalement. Ça fait un peu peur, mais on est chacun bien préparés, j’espère découvrir plein de choses et revenir avec des étoiles plein les yeux. »

 

Benjamin Schwartz, 37 ans

Dernier arrivé dans l’équipage, Benjamin Schwartz peut se targuer d’une solide expérience du large. Ce Lyonnais d’origine, qui s’est initié à la voile sur les lacs de sa région et en Méditerranée, a décidé d’en faire son métier à la fin de ses études en géologie appliquée, après de premières expériences notamment auprès de Lionel Péan et de François Duguet (aujourd’hui boat captain de Sodebo Ultim 3). Il intègre ensuite en tant qu’électronicien l’équipe technique de Dongfeng Race Team de Charles Caudrelier, vainqueur de la Volvo Ocean Race 2017-2018. Ce dernier lui suggère alors de se former sur le circuit Figaro, un conseil avisé, puisque Benjamin termine premier bizuth (et 6e au général) de la Solitaire du Figaro 2019, décrochant la même année le titre de champion de France Elite de course au large. Son talent, particulièrement de navigateur, en fait dès lors un équipier très recherché. Il découvre ainsi l’Imoca sur The Ocean Race Europe en 2021 auprès de Nicolas Troussel … qu’il retrouve donc à bord de Sodebo Ultim 3, avant d’être le skipper de Holcim PRB sur les dernières étapes de The Ocean Race 2023. Membre de l’équipage de Yann Guichard en 2018, l’exercice du stand-by et du Jules Verne, il connaît. « J’étais embarqué sur la tentative l’hiver 2018 – 2019 que l’on avait bien commencé mais malheureusement avortée en Australie sur casse d’une mèche de safran. Ensuite nous avons fait un an de stand-by, sans jamais partir. » Et puis récemment, on le retrouvait dans l’équipe de Charles Caudrelier. Ce dernier ayant renoncé à s’élancer en fin d’année sur le Jules Verne (démâtage), Thomas Coville a proposé à Benjamin Schwartz de relever le défi sur Sodebo Ultim 3. « Benjamin a montré ces dernières années que le Trophée Jules Verne était l’un de ses objectifs majeurs. Il a beaucoup travaillé sur ce sujet : la gestion du stand-by, le parcours, la météo. Il s’est préparé pour cet exercice complexe. Il va renforcer notre organisation du bord entre Nico et moi sur la partie navigation. C’était naturel de l’intégrer et cela me plaît de partir à 7. »

 

Nicolas Troussel, 50 ans

Originaire de la baie de Morlaix, Nicolas Troussel est, après Thomas Coville, le plus expérimenté de l’équipage de Sodebo Ultim 3, lui qui confie avoir « toujours voulu être professionnel dans le milieu de la voile ». Ce qu’il réussit à faire au début des années 2000 sur le circuit Figaro, qu’il marque de son empreinte en remportant la Transat AG2R en 2004 avec son copain de la baie, Armel Le Cléac’h, puis à deux reprises la Solitaire du Figaro, en 2006 et 2008. Suivent des expériences en Class40 (deuxième de la Route du Rhum 2010), sur le Tour Voile puis en Imoca, skipper de Corum L’Épargne. Si l’arrêt du projet en septembre 2023 est un coup dur pour « Nico », il ne reste pas inactif longtemps. Thomas Coville, qui avait déjà fait appel à lui en 2022 pour toutes les courses en équipage, lui propose en effet de faire partie de l’aventure du Jules Verne. « Comme il a été lui-même skipper d’un projet, Nico a la faculté de se mettre dans ma tête en prenant le lead à certains moments, j’ai tout de suite vu qu’il avait compris ce que j’attendais de lui », commente Thomas Coville. Chargé de la navigation en relation avec la cellule de routage à terre, le Finistérien ne cache pas sa motivation au moment de s’attaquer à son premier tour du monde en équipage. « Le Jules Verne, c’est le plus beau record à décrocher en tant que marin, on sait tous très bien qu’il est très dur à battre, mais ça le valorise d’autant plus et ça donne encore plus envie. »

 

 

Sur le banc des remplaçants

Basile Bourgnon, 22 ans, sort de trois saisons réussies sur le circuit Figaro, avec notamment une 2e place sur la Solitaire en 2023. Le fils de Laurent, qui a également couru en Class40 et sera en 2025 à la barre d’un Ocean Fifty, a navigué plusieurs fois sur Sodebo Ultim 3 cette saison, notamment lors du convoyage entre Antibes et Lorient.

François Duguet, 43 ans, est, avec Thomas Coville, celui qui connaît le mieux Sodebo Ultim 3 dont il est le boat captain. Il faisait également partie de l’équipage de la précédente tentative sur le Trophée Jules Verne, en 2020.

Le Trimaran SVR-Lazartigue en stand-by pour le Trophée Jules Verne

À partir de ce lundi 18 novembre, le Trimaran SVR-Lazartigue entrera officiellement en stand-by dans le cadre du Trophée Jules Verne, record du tour du monde sans escale et sans assistance. L’équipage skippé par François Gabart et composé de cinq hommes et une femme, guette les conditions météorologiques optimales pour s’élancer à l’assaut des 40 jours, 23 heures, 30 minutes et 30 secondes réalisés en 2017, par Francis Joyon et son équipage sur IDEC Sport.

 

 

Dimanche 10 novembre, ils étaient 40 à quitter les Sables d’Olonne pour entamer la 10e édition du Vendée Globe, tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, à bord d’IMOCA (monocoque de 60 pieds, soit 18,28 m). Dans quelques jours ou semaines, certains pourraient peut-être apercevoir dans leur rétroviseur la grande silhouette du trimaran SVR-Lazartigue. Skippé par François Gabart, ancien vainqueur du Vendée Globe (2012-2013), le géant des mers est en effet, à partir du lundi 18 novembre, entré en stand-by pour le Trophée Jules Verne, record du tour du monde à la voile, sans escale, et sans assistance. À bord, ils seront cinq hommes et une femme à partir à la conquête du Graal.

« L’esprit du Jules Verne, c’est de faire le plus beau tour du monde possible, de faire une belle navigation autour de la planète, avec forcément de la vitesse puisque c’est un record, explique François Gabart. Ça reste un défi technique et humain de voler autour de la planète. C’est passionnant. Je suis vraiment très heureux de partir pour cette aventure en équipage. »

Côté logistique, l’avitaillement est embarqué, à l’exception d’une petite partie de produits frais. Côté humain, les hommes et la femme de l’équipage sont sur le ponton prêts à partir. « Nous sommes prêts, mais s’il faut attendre, nous attendrons, poursuit le skipper. Nous avons évidemment beaucoup d’échanges avec la cellule de routage. La visibilité à partir de Ouessant pour descendre l’atlantique nord le plus rapidement possible est toujours assez bonne. Ce qui est plus difficile c’est de synchroniser ces premiers jours de navigation avec l’idée d’accrocher une dépression au large du Brésil et d’avoir un anticyclone de Sainte-Hélène le plus nord-est pour enchainer l’atlantique sud le plus vite possible. Au-delà de l’Équateur et après cinq ou six jours, les informations ne sont pas encore très précises d’autant plus dans une zone qui n’est pas toujours très stable. Notre philosophie est de partir dès que nous pourrons, de naviguer pour au moins générer un entrainement et si les choses s’alignent de poursuivre. Nous pouvons nous autoriser à partir et à revenir. Mais il faudra tenter. L’analyse des fichiers est bien évidemment très importante pour être bon, pour choisir la bonne fenêtre et ensuite bien naviguer mais impossible de maitriser les 40 jours. Malgré toutes les statistiques, il y a une part d’aléatoire. On peut faire une très belle navigation et tomber sur un système qui nous bloque. Il faut l’accepter. Ça fait partie du jeu, de la beauté mais aussi de la cruauté de notre sport. Il faut avoir de la réussite. D’autant plus sur un tour du monde. »

 

Le potentiel, l’envie et les compétences

Pour l’entourer, François Gabart a constitué un équipage d’une grande complémentarité avec de multiples compétences et expériences associées. « Un tel projet est avant tout une aventure humaine, estime le skippeur. Le Jules Verne c’est une étincelle. Il faut que tous aient cette formidable envie. Il faut ensuite amener des expériences et des compétences avec une palette variée. L’équipe me semble complète. On a l’expérience avec Pascal qui connait ces tentatives de Jules Verne et qui a une expérience extraordinaire au large. Des gens avec moins d’expérience comme Antoine (Gautier), Emilien (Lavigne) et plus récemment Amélie (Grassi) mais qui ont beaucoup de compétences. Ça amène aussi de la jeunesse et une énergie différente. Tom (Laperche) est un pilier du bateau. Il est le plus jeune mais a déjà une grande expérience et une maturité exceptionnelle. Ça fait un joli cocktail qui me semble bien équilibré. On a le potentiel, l’envie, les compétences. Je suis très fier de cet équipage. »

Six marins sur le Trimaran SVR-Lazartigue à la conquête du Trophée Jules Verne

Le Trimaran SVR-Lazartigue s’attaquera au Trophée Jules Verne, record du tour du monde à la voile, à la fin de l’année. Pour décrocher ce « Graal » de la course au large, ils seront six à bord. François Gabart, capitaine du bateau, sera entouré d’un équipage d’une grande complémentarité avec de multiples compétences et expériences associées.

 

© Qaptur

Le Trophée Jules Verne est sans aucun doute le record à la voile le plus mythique. Il est celui de l’absolu, celui du tour du monde en équipage, sans escale et sans assistance. L’obtenir c’est devenir le bateau le plus rapide autour de la planète et écrire une des plus belles pages de l’histoire de la course au large.

Depuis janvier 2017, et le passage de la ligne d’arrivée du trimaran IDEC mené par Francis Joyon, en 40 jours, 23 heures, 30 minutes et 30 secondes, plusieurs équipages ont tenté l’exploit. En vain. L’hiver prochain, le Trimaran SVR-Lazartigue se lancera à son tour à l’assaut de ce défi et coupera cette ligne reliant le phare de Créac’h sur l’île d’Ouessant et le Phare du cap Lizard. Avec l’ambition d’y revenir plus vite que l’actuel record. À bord, ils seront six à partager cette aventure unique où chaque émotion est exacerbée et poussée à son extrême. Cinq hommes et une femme à partager le même rêve ultime.

François Gabart, que vous inspire le Trophée Jules Verne ?

L’exercice du tour du monde reste extraordinaire alors le faire le plus vite possible, c’est ce qui se fait de mieux. C’est la dimension ultime. J’ai le même discours sur le Trophée Saint-Exupéry pour le record en solitaire. Dans le Jules Verne, il y a aussi cette notion d’équipe qui apporte quelque chose d’assez incroyable.

Comment avez-vous constitué votre équipage ? 

Il faut de la complémentarité des compétences mais aussi des tempéraments et des caractères. Je suis déjà confronté à ces optimisations à terre avec beaucoup de monde à gérer. Sur l’eau, c’est le même principe. Pour ce projet, il faut surtout des gens qui ont l’étincelle. Le Jules Verne c’est une étincelle. Il faut que tous aient cette formidable envie. Il faut ensuite amener des expériences et des compétences avec une palette variée. L’équipe me semble complète. On a l’expérience avec Pascal (Bidégorry) qui connait ces tentatives de Jules Verne et qui a une connaissance extraordinaire au large sur plein de bateaux différents. Des marins aux compétences techniques exceptionnelles comme Antoine (Gautier) et Emilien (Lavigne). Amélie (Grassi) a déjà navigué sur un Ultim (Actual), elle a l’enthousiasme et l’étincelle pour un tel projet. Ça amène aussi de la jeunesse et une énergie différente. Tom (Laperche) est un pilier du bateau. Il est le plus jeune mais a déjà une grande expérience et une maturité exceptionnelle. Cette aventure va aussi l’enrichir et c’est important pour le plus long terme. Ça va continuer à le rendre encore plus fort. Ça fait un joli cocktail qui me semble bien équilibré. À nous de faire en sorte que cette équipe murisse. On a le potentiel, l’envie, les compétences et une belle dynamique. Je suis très fier de partir avec cet équipage.

L’équipage est composé à la quasi-totalité de personnes qui se connaissent très bien. Est-ce indispensable ?

Nous allons être un temps assez long et dans un espace restreint, sur un bateau lancé à toute vitesse, avec tous les imprévus que cela implique. Il y aura des bons moments mais aussi des périodes plus délicates et des choses qui vont casser. On va être sous pression et sous stress. On le sait. Dans ces moments, l’humain est poussé dans ses retranchements. C’est bien de savoir où on peut aider les gens, là où il ne faut pas s’inquiéter ou alors porter davantage d’attention. Un tel projet est avant tout une aventure humaine.

 

© Qaptur

 

L’équipage en détails :

François Gabart : 41 ans. François est l’un des marins les plus talentueux de sa génération. Son palmarès est des plus impressionnants. Diplômé en génie mécanique et développement à l’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon, le skipper a entamé sa carrière en IMOCA avec de multiples succès et records. Après avoir notamment remporté le Vendée Globe en 2013 puis la Route du Rhum en 2014, il part dans l’aventure des bateaux géants de la catégorie Ultim en 2015 avec à nouveau de nombreux succès. Le dimanche 17 décembre 2017, au terme d’une aventure de 42 jours, 16 h 40 min et 35s, il termine son tour du monde en solitaire et établit un nouveau record du monde, un record toujours d’actualité.
Au sein de son entreprise MerConcept, il a imaginé et construit le Trimaran SVR-Lazartigue avec lequel il affiche déjà plusieurs records (traversée de la Méditerranée notamment) et plusieurs belles performances sur de grandes courses comme la Route du Rhum (2e en 2022) ou la Transat Jacques Vabre (2e en 2021 et 2023, associé à Tom Laperche).

Tom Laperche : 26 ans. Tom est l’étoile montante de la course au large. Champion du monde sur un petit dériveur à l’âge de 11 ans, Tom a réalisé sa première traversée de l’Atlantique à… 13 ans, en compagnie de son père Philippe. Diplômé de l’école d’ingénieur de l’université de Technologie de Compiègne, Tom a intégré le programme du Trimaran SVR-Lazartigue pratiquement dès son origine. Il a depuis participé à deux Transats Jacques Vabre associé à François Gabart et a pris le départ de l’Arkea Ultim Challenge en janvier dernier, première course autour du monde en solitaire pour les bateaux Ultim. Une avarie à la suite d’une collision a malheureusement mis fin à l’aventure, au large du Cap (Afrique du sud).

« Le Trophée Jules Verne, c’est historique. Ça donne forcément envie d’y aller. Gérer un bateau en équipe c’est très différent. Il y a déjà une grosse marche entre le solitaire et le double. Tu sais que tu peux compter sur une équipe. C’est attrayant de partager et vivre une telle aventure. La connaissance entre nous est importante. Un équipage ne doit pas être une somme d’individualités mais un groupe qui doit bien s’entendre. Il peut y avoir des désaccords mais il ne faut pas voir de blocage. Comme on se connait tous, ça va bien se passer. Nous sommes les cinq qui ont fait le plus de milles sur le bateau et on a toute confiance en Amélie qui rejoint l’équipe. C’est un atout de bien connaitre ce bateau, notamment techniquement, avec Antoine et Emilien qui font partie des équipes techniques depuis la conception du bateau. On pourra tout gérer en mer sans passer par la terre. Ça fait un équipage complet. Pour réussir, il y a beaucoup de secteurs dans lesquels il faut exceller. Et je crois que nous sommes assez complets et complémentaires. »

Pascal Bidegorry : 56 ans. Déjà champion du monde des multicoques ORMA en 2005, Pascal possède un des plus beaux palmarès de la voile avec des victoires dans très nombreuses courses, comme la Solitaire du Figaro (2000), la Volvo Ocean Race (tour du monde en équipage par étapes) en 2018, ou encore sur la Transat Jacques Vabre, une première fois en 2005, avec Lionel Lemonchois, puis en 2015, avec François Gabart. 2eme de la Route du Rhum en 2006 en multicoque ORMA. Il est aussi un homme des records. Parmi tous ceux qu’il a battus, il détient toujours depuis 2009 celui de la traversée de l’Atlantique nord en équipage, en 3 jours, 15 heures, 25 minutes et 48 secondes, à une moyenne de 32,94 nœuds et le record du monde à la voile en 24 heures. En 2011, il s’était attaqué au Trophée Jules Verne mais avait dû renoncer au 13e jour de mer après une collision avec un OFNI. Il fait partie de l’équipe du Trimaran SVR-Lazartigue depuis le début de l’aventure et a participé comme navigant au record de la Méditerranée et à la victoire sur la Drheam Cup en 2022.

« Avoir la chance une fois dans sa vie de naviguer une seule journée en Ultim c’est déjà sympa, alors partir faire le tour du monde, c’est génial. Il faut le prendre comme une chance de vivre quelque chose d’extraordinaire maritimement et humainement. Pour la plupart, nous nous connaissons depuis hyper longtemps. Nous avons une belle relation d’amitié, de respect et peut-être même de fraternité. C’est un des points forts de l’équipe. On sait que ça ne sera pas marrant tous les jours et que c’est un truc engagé. Chacun dans son secteur d’activité a beaucoup de savoir-faire et d’expérience. Ça reste un tour du monde et il se passe plein de choses. C’est une belle aventure humaine qui demande beaucoup d’engagement et de détermination. »

Amélie Grassi : 30 ans. Amélie affiche déjà une belle expérience. À la barre de La Boulangère Bio, elle vient de terminer The Transat à la 7ème place en Class 40. En 2021 et 2023, sur le même bateau, elle a participé à la Transat Jacques Vabre, associée la première fois à Marie Riou (9e) puis à Anne-Claire Le Berre (13e). En IMOCA, Amélie, basée à Lorient, a également navigué sur les deux premières étapes de la dernière édition de The Ocean Race, dans l’équipe Biotherm menée par Paul Meilhat. Une expérience de la navigation en équipage qui sera un atout dans cette aventure. Elle a aussi  participé à 4 courses en Ultim avec Actual.

« Quand le projet m’a été proposé, j’ai d’abord été surprise car je ne m’y attendais pas. Ensuite j’ai été honorée. Je n’ai pas mis longtemps à accepter. Le Trophée Jules Verne c’est un monument de la course au large. D’abord par le voyage. Faire le tour du monde ce n’est jamais anodin et pour moi ce sera une grande première. C’est surtout un défi sportif prestigieux et un record difficile à casser. Il faut de l’exigence, de l’excellence et de l’endurance pendant toute la durée du tour. Je suis hyper enthousiaste de me mesurer à ce défi mythique. Naviguer avec de tels marins sur une longue période sur un bateau comme le Trimaran SVR-Lazartigue qui est vraiment à la pointe de la technologie, de l’optimisation de la performance, c’est hyper réjouissant. C’est vertigineux et hyper excitant pour moi d’imaginer voler tout autour du monde à des vitesses pas possibles. L’équipage, ça te tire toujours plus haut et plus loin. Tu te dois de donner le meilleur pour tes équipiers et s’il y a un coup de mou, tu te raccroches à l’énergie des autres pour repartir. Ça va être une expérience exceptionnelle. Je me sens bien chanceuse d’embarquer dans cette histoire. »

Antoine Gautier : 43 ans. Directeur technique du projet Trimaran SVR- Lazartigue au sein de MerConcept, Antoine affiche une grande expérience de la voile. Neveu d’Alain Gautier (vainqueur du Vendée Globe 1992 entre autres grands succès), il a tout de suite baigné dans l’univers de la course au large. En 2011, il travaillait déjà sur le bateau vainqueur du Vendée Globe, skippé par… François Gabart. Récemment, à bord du Trimaran SVR-Lazartigue  il a participé comme navigant au record de la Méditerranée (13h55’ entre Marseille et Carthage, en mai 2022), et aux victoires sur la Rolex Fasnet Race 2023 (record à la clé) et sur la Drheam Cup 2022. Sa parfaite connaissance du Trimaran dans tous ses aspects sera un précieux atout.

« Le Jules Verne, c’est le Graal absolu, l’épreuve mythique, étrangers compris. Quelle que soit la classe, on dessine des bateaux avec la volonté de les rendre les plus rapides possible. Il n’y a pas mieux que de décrocher un Jules Verne. C’est le record le plus emblématique car tu sais qu’il n’y a pas un bateau plus rapide que le tien. Il y a de l’excitation mais aussi un peu d’appréhension car ce n’est pas anodin. Les mers du sud ça fascine. On a envie d’aller voir ce qui se passe là-bas. On sera très bien entourés à bord. Entre François, Pascal et Tom, il y a des légendes de la voile française et un sacré palmarès. Nous aurons aussi beaucoup de compétences complémentaires. C’est dur de rêver mieux. Je me sens privilégié, chanceux. »

Emilien Lavigne : 30 ans. Aujourd’hui ingénieur du bureau d’études de MerConcept et principalement responsable électronique, Émilien a intégré MerConcept en 2015, comme stagiaire, lors de la construction du Trimaran Macif. Alors qu’il n’avait pratiqué la voile légère que comme un loisir sportif, François Gabart lui a rapidement donné l’opportunité de naviguer, d’abord sur des sorties d’entraînement ou de convoyage, puis en course ou sur des tentatives de record. Récemment, à bord du Trimaran SVR-Lazartigue, il faisait partie de l’équipage du record de la Méditerranée (13h55’ entre Marseille et Carthage, en mai 2022), et lors des victoires sur la Rolex Fasnet Race 2023 (record à la clé) et sur la Drheam Cup 2022. Ses compétences en électronique sont louées par tous.

« C’est l’accomplissement de plusieurs années de projet et de travail autour d’un super bateau et d’une super équipe. Faire partie de l’équipage, ça me réjouit et m’excite. C’est mythique d’aller dans les mers du sud et de franchir tous ces caps. C’est un parcours qui m’a fait rêver depuis tout petit quand je suivais le Vendée Globe. Pour moi, c’était des légendes qui faisaient ces courses. J’étais loin d’imaginer faire une telle aventure, surtout accompagné de ces marins. Quand on fait la compilation de tout ce qu’on a à bord, c’est dingue. Je suis très conscient de la chance que j’ai d’embarquer sur ce parcours, avec ces personnes et sur ce bateau qui est une merveille. »

Vers de nouveaux horizons

Sails of Change ne partira plus cette année : le stand-by qui dure depuis plusieurs mois à Brest s’achève car les conditions météos n’ont pas été favorables cet automne, ni cet hiver … 

 

 

Ce sera pour une autre fois ! Sails of Change n’a pu s’engager sur ce parcours autour du monde cette année, tout comme d’autres prétendants. La raison se justifie par des situations météorologiques peu propices à un tour du monde à la voile : le Trophée Jules Verne n’est pas pour autant abandonné puisque l’équipage reste toujours prêt à en découdre.
Il faut bien arrêter le stand-by un jour !

« Nous effectuerons un retour en convoyage de Brest aujourd’hui pour retrouver notre base à La Trinité-sur-mer. Nous avons eu beau reculer notre stand-by, il n’y a jamais eu d’opportunités météorologiques … » précise Yann Guichard. « Nous avons poussé la date limite le plus possible, mais rien ne se présente encore ces prochains jours. Le problème n’est plus de franchir l’équateur en moins de cinq jours (le meilleur temps est toujours détenu par l’écurie en 4 jours 19 heures 57 minutes) mais d’atteindre la longitude du cap de Bonne-Espérance aux alentours de douze jours ! »

Francis Joyon et son équipage avaient en effet bénéficié de conditions très favorables dans les mers du Sud et il faut donc avoir du « gras » avant d’entamer l’océan Indien. « C’est une décision difficile mais il faut bien arrêter un jour et passer à autre chose. Il y a forcément de la déception et il faut envisager la suite. Avec Dona (Bertarelli), nous avons rassemblé l’ensemble des navigants et des membres de l’équipe technique ce mardi midi : ce fut un moment fort ! »

« Cela fait dix ans que nous préparons ce Trophée Jules Verne, et à chaque fin de tentative ou de stand-by, il faut savoir tourner la page … L’émotion reste intacte et c’est toujours aussi difficile ! Ce que nous avons construit avec toute une équipe autour de nous ne peut se déliter » partage Dona Bertarelli.

Il faut bien comprendre que dans le Grand Sud, ce sera désormais l’automne, donc des dépressions plus rapides, plus violentes, des nuits plus longues, et des mers plus hachées ne permettant pas de naviguer à des vitesses permettant d’envisager de battre le record. Et de plus cette année, des icebergs dérivant plus haut en latitude, « dans le Pacifique ». Il aurait donc fallu augmenter la distance à parcourir … Sans pour autant que le temps à battre diminue. « Le record reste. Même s’il est battu, il y aura toujours quelqu’un pour l’améliorer un jour ! C’est cela la beauté d’un record … » déclare le skipper de Sails of Change.

Dorénavant, l’équipe se prépare pour une nouvelle saison de compétitions en TF35 qui vont débuter dès la mi-mai sur le Léman.

L’Atlantique sud toujours en ligne de mire

Yann Guichard, en collaboration avec Benjamin Schwartz et Jean-Yves Bernot, routeur, continuent de guetter la moindre opportunité d’un départ du Maxi-trimaran Sails of Change. Mais force est de constater que la situation actuelle n’est pas à la hauteur du Trophée Jules Verne pour espérer atteindre le Cap de Bonne Espérance aux alentours de 12 jours et se positionner sur le temps de référence du record à battre détenu par IDEC Sport*.

 

 

Le grand beau temps accompagné d’un vent faible d’Est qui règne sur la France en ce début de mois de février est trompeur. « La situation est atypique », explique Jean-Yves Bernot. « L’anticyclone centré sur la France pourrait permettre de partir avec un vent d’Est à la rencontre d’un front et de basculer ensuite vers le Sud ». De fait, les routages de ces dernières 48 heures vers l’Équateur sont bons avec 5 jours prévus pour atteindre les portes de l’Atlantique Sud, malgré « un alizé pas idéal ». Mais c’est ensuite que ça se gâte : « On a beau faire tourner tous les routages que l’on veut et même forcer un peu les polaires, le Sud ne passe absolument pas » garantit Benjamin Schwartz, navigateur de Sails of Change, en lien permanent avec Yann Guichard et Jean-Yves Bernot. Très étendu en longitude comme en latitude, l’anticyclone de Sainte-Hélène fait clairement barrage sur l’Atlantique Sud et rallonge considérablement la route pour rejoindre les dépressions de l’océan Indien, comme l’ont d’ailleurs montré les trajectoires des concurrents de The Ocean Race ces jours derniers. « Sans possibilité de traverser l’anticyclone, les meilleurs temps que l’on peut espérer à Bonne Espérance sont de 13 jours » ajoute Benjamin. C’est 24 heures de trop par rapport au temps de Francis (Joyon) ».

Rappelons qu’IDEC Sport avait ensuite enchaîné un océan Indien remarquable qui oblige aujourd’hui à capitaliser sur l’Atlantique sous peine de courir après le chronomètre tout le reste du tour du monde. Prolongé jusqu’à fin février, le stand-by de Sails of Change doit permettre de profiter de meilleurs enchaînements pour une descente Atlantique de premier ordre.

L’équipage de Gitana 17 a tenté sa chance hier dimanche. « L’Atlantique Nord est bon et ils ont des capacités de vitesse et une agilité dans les vents faibles de l’anticyclone que nous n’avons pas » explique Benjamin Schwartz. « En ce qui nous concerne, on a essayé de forcer un peu mes polaires du bateau mais le bilan, c’est que ça ne passe pas. Nous avons encore 20 jours de stand-by, nous restons sur notre objectif avec le potentiel de notre maxi-trimaran ».

 

*Record du Trophée Jules Verne détenu en 2017 par l’équipage de IDEC Sport en 40 jours 23 heures 30 minutes et 30 secondes.