Code vert déclenché : Sodebo Ultim 3 sur le départ ! 

Ils vont tenter ! En stand-by depuis le 9 novembre, les sept hommes d’équipage de Sodebo Ultim 3 s’apprêtent à s’élancer sur le Trophée Jules Verne, puisqu’ils ont activé le code vert. Pour Thomas Coville, Frédéric Denis, Pierre Leboucher, Léonard Legrand, Guillaume Pirouelle, Benjamin Schwartz et Nicolas Troussel, les événements s’accélèrent : ils ont quitté ce vendredi à 14h leur base de Lorient pour se diriger vers la ligne virtuelle, située entre Ouessant et le cap Lizard, et s’élancer, probablement dans la soirée de ce vendredi 29 novembre. Le record à battre ? 40 jours 23 heures et 30 minutes, propriété depuis janvier 2017 d’Idec Sport (Francis Joyon).

 

 

A l’affût depuis le début du mois de novembre d’une fenêtre météo, Thomas Coville, le navigateur du bord Nicolas Troussel, Benjamin Schwartz et la cellule de routage à terre (Philippe Legros et Simon Fisher) ont estimé ce vendredi 29 novembre que les conditions étaient réunies pour larguer les amarres de Lorient et faire route vers Ouessant, d’où Sodebo Ultim 3 devrait s’élancer dans la soirée de ce vendredi. Une délivrance pour un équipage qui, lors de ce stand-by, n’a jamais cessé de se côtoyer pour continuer à renforcer sa cohésion, entre séances de sport collectives, navigation hebdomadaire et réunions. Autant dire que c’est avec une très forte envie que les sept marins, choisis pour leurs compétences techniques, leurs aptitudes physiques et leur complémentarité, larguent les amarres, conscients de s’attaquer à un challenge relevé qui va les pousser dans leurs retranchements.

 

 

Interrogé ce vendredi matin au moment de rejoindre Sodebo Ultim 3 sur son ponton de Lorient, Thomas Coville raconte ce moment toujours particulier, une fois la décision de départ prise. « Le passage de l’orange à vert est souvent assez brutal, il faut changer de mode et de mental, on est dans la chambre d’appel. Personnellement, ce qui m’aide à basculer, c’est quand je m’habille avec mes vêtements de mer, que j’enfile mes bottes, ça me permet de rentrer dans un autre monde, celui de marin. La séquence de convoyage jusqu’à la ligne va également contribuer à rentrer dans la dimension de ce départ. C’est un moment fort pour notre équipe et dans notre histoire. »

Les conditions du départ ? « On va partir au près/reaching pour chercher un premier front dans le sud d’une dépression, avec un virement de bord prévu samedi après-midi, pour ensuite plonger au sud dans un vent qui va adonner, donc du portant, répond Benjamin Schwartz. L’objectif est de contourner l’anticyclone des Açores par l’est et de se glisser dessous pour un dernier empannage, sans doute lundi matin, qui nous amènera tout droit vers l’équateur en environ 5 jours, donc avec un peu d’avance sur le temps du record. » L’intéressé se montre cependant prudent : « La fenêtre est assez courte, dans la mesure où l’anticyclone des Açores a tendance à émettre une dorsale (un prolongement) qui vient fermer la route vers le Portugal, donc il va falloir réussir à se glisser dans un couloir assez étroit dans le temps. »

 

 

L’enjeu de ce début de tour du monde est, une fois l’Equateur franchi, de se placer à l’avant d’une dépression au large du Brésil pour faire route vers le cap de Bonne-Espérance, où il faut arriver en une douzaine de jours. Car dans l’océan Indien, Francis Joyon et son équipage avaient au cours de l’hiver 2016-2017 signé une trajectoire quasiment parfaite, enchaînant les journées à plus de 800 milles en 24 heures, ce qui leur avait permis de prendre une avance considérable sur le temps de passage du détenteur du Trophée Jules Verne de l’époque, Banque Populaire V (45 jours 13 heures 42 minutes). « En ce qui concerne l’Atlantique Sud, on a vu, notamment sur le Vendée Globe, qu’il y avait une bonne dynamique ces derniers temps, elle devrait se prolonger lors des dix prochains jours et nous permettre de faire une connexion au large du Brésil avec une dépression qui nous emmènerait, on l’espère, dans des bons temps vers Bonne-Espérance », indique Benjamin Schwartz.

Thomas Coville, qui a lui-même battu à deux reprises ce record du tour du monde en équipage, la première en 1997 aux côtés d’Olivier de Kersauson (71 jours 14 heures et 22 minutes), la seconde avec Franck Cammas en 2010 (48 jours 7 heures et 44 minutes), confirme la nécessité d’être dans les temps du record en entrée d’océan Indien : « Francis et son équipage avaient bénéficié de conditions parfaites dans l’Indien à l’avant d’une dépression, ce qui leur avait permis de faire un bord quasiment tout droit pendant plus de dix jours. D’où l’importance de ne pas être en retard, voire en avance, sur leur temps de passage à Bonne-Espérance. »

 

 

Il y a quatre ans, Sodebo Ultim 3 avait franchi cette marque en 12 jours et 2 heures (contre 12 jours et 19 heures pour Idec Sport), preuve que le trimaran, considérablement optimisé depuis et sur lequel son équipage s’entraîne depuis mai dernier, a toutes les armes pour décrocher le véritable graal de la course au large qu’est ce Trophée Jules Verne. Un Trophée, qui, depuis, que le pionnier Bruno Peyron s’en est emparé en 1993, premier sous la barre des 80 jours (79 jours et 3 heures), est passé entre les mains de Peter Blake (1994), Olivier de Kersauson (1997 et 2004), Bruno Peyron de nouveau (2002 et 2005), Franck Cammas (2010), Loïck Peyron (2012) et Francis Joyon (2017).

Une sacrée lignée de marins dans laquelle Thomas Coville, avec son équipage, rêve de s’inscrire, lui qui confie, à propos du défi qui attend l’équipage : « Nous préparons cet objectif tous ensemble depuis mon retour de l’Arkea Ultim Challenge. C’est la première fois que je fais deux tours du monde la même année et c’est un sentiment très fort d’emmener six garçons qui n’y sont jamais allés, de leur laisser leur chance, c’est aussi dans l’ADN de Sodebo. Je revois tous les moments qu’on a passés ensemble pour se préparer à ce Trophée Jules Verne qui a une place très particulière dans notre culture maritime. Dans mon histoire aussi car c’est sur un Jules Verne que j’ai bouclé mon premier tour du monde, en 1997 avec Olivier de Kersauson. On avait mis 71 jours, on vise aujourd’hui autour des 40 jours, c’est dire à quel point tout notre milieu a progressé. »

Sodebo Ultim 3 ne sera d’ailleurs pas le seul à s’élancer, puisque SVR Lazartigue a prévu de débuter sa tentative à peu près à la même heure. « C’est assez normal, nous avons les mêmes données, nous avons quasiment les mêmes performances, commente Thomas Coville. C’est fantastique de pouvoir se dire qu’on repart à deux Ultim autour de la planète sur ce record, ça donne le ton d’une époque. »

Avant de terminer avec une pensée pour les 3000 collaborateurs de Sodebo : « C’est un moment important de notre histoire commune. Ensemble nous faisons des choses rares. J’espère que je suis leur ambassadeur pour dire que c’est une entreprise de fous et que ce que nous allons faire avec le trophée Jules Verne est quelque chose qui nous ressemble. »

Dona, Yann et leur équipage s’élancent pour une tentative de Trophée Jules Verne sans énergie fossile

 

Dona Bertarelli et Yann Guichard repartent à l’assaut du Trophée Jules Verne, détenu depuis 2017 par Francis Joyon et son équipage en 40j 23h 30’ 30’’. À bord de Sails of Change (ex-Spindrift 2), ils seront onze à mener le maxi-trimaran remodelé l’hiver dernier pour améliorer encore ses performances.

 

Ce sera la quatrième tentative de Yann Guichard comme skipper sur ce tour du monde à la voile avec pour objectif non seulement le Trophée Jules Verne, mais aussi l’autonomie énergétique. Pour la première fois, la totalité du périple sera effectuée sans moteur auxiliaire.

 

“Nous allons relever un défi supplémentaire, puisque nous tenterons de battre le record du tour du monde sans utiliser d’énergie provenant de combustibles fossiles. Nos principales sources seront l’énergie solaire et éolienne, ainsi qu’un générateur à vélo embarqué. Nous voulons démontrer que c’est possible.” Yann Guichard

 

Ce nouveau challenge énergétique vient en parallèle des évolutions techniques apportées l’hiver dernier concernant le cockpit, l’aérodynamisme et la coque centrale, raccourcie de trois mètres. Cette dernière modification offre un meilleur équilibre à la barre et moins de vibrations à bord du plus grand multicoque de course jamais construit (37 mètres), renommé pour cette tentative : Sails of Change.

 

 

À propos de Sails of Change

Sails of Change est une communauté de passionnés de sports et de nature, qui souhaitent créer un avenir durable pour notre planète. Les fondateurs Yann Guichard, Dona Bertarelli et ses enfants sont engagés dans le partage d’idées et d’informations, la création de partenariats pour protéger et restaurer l’environnement, et travaillent pour assurer un avenir durable pour tous.

 

La première campagne soutenue par Sails of Change est « 30×30 » un appel mondial à l’action pour protéger au moins 30% de l’océan et de la terre d’ici 2030. Le maxi-trimaran portera ce message autour du monde, avec le #30×30 inscrit dans ses voiles et sur ses coques, associé au bleu et vert qui composent le nouveau design du bateau amiral de l’écurie.

 

« À travers le sport que nous aimons, j’invite chacun à embarquer avec nous dans cette aventure humaine, à découvrir la beauté de la nature et à nous accompagner autour du monde, » confie Dona Bertarelli, reporter embarquée pour cette prochaine tentative.

 

 

À propos de Spindrift for Schools

Le maxi Sails of Change arborera également les couleurs du programme éducatif Spindrift for Schools, dont le kit pédagogique “Apprendre de la nature pour agir!” vient d’être publié, en partenariat avec les Services Départementaux de l’Éducation nationale du Morbihan, le réseau Canopé de Lorient et avec le soutien de l’UNESCO.

 

« Notre objectif est d’inspirer, de sensibiliser et de préparer les plus jeunes à devenir les adultes de demain. À travers nos passions et nos engagements, nous partageons des connaissances et des valeurs pour accompagner les enfants à travailler collectivement et à s’engager pour leur avenir, » précise Dona Bertarelli.

 

 

Un stand-by dès le 1er novembre

C’est depuis La Trinité-sur-Mer que le maxi-trimaran Sails of Change partira pour rejoindre la ligne de départ devant Ouessant, dès qu’une fenêtre météorologique sera favorable à partir du 1er novembre 2021.

 

Dix marins aux profils complémentaires, parmi lesquels cinq tourdumondistes, s’élanceront aux côtés du skipper Yann Guichard pour cette quatrième tentative de l’équipe. Deux d’entre eux, Thierry Chabagny et Xavier Revil, ont déjà été détenteurs du Trophée Jules Verne en 2012, tandis que Dona Bertarelli est la femme la plus rapide autour du monde depuis 2016. Au total, neuf des onze marins se sont déjà essayés au Trophée Jules Verne. Seuls Julien Villion et de Yann Jauvin feront leurs débuts sur cette épreuve mythique de la course au large internationale.

 

Équipage 2021 du maxi-trimaran Sails of Change

Yann Guichard – skipper
Dona Bertarelli – reporter embarquée
Benjamin Schwartz – navigateur
Jacques Guichard – Chef de quart
Xavier Revil – Chef de quart
Jackson Bouttell – navigant, numéro 1
Yann Jauvin – navigant, numéro 1
Duncan Späth – navigant
Thierry Chabagny – navigant
Grégory Gendron – navigant
Julien Villion – navigant
Jean-Yves Bernot – routeur à terre

La vie en accéléré s’installe !

Depuis mardi soir, 21h37 très précisément, et leur départ du ponton lorientais pour rejoindre la pointe bretonne et la ligne de départ, le rythme n’a cessé de s’accélérer pour les hommes du Maxi Edmond de Rothschild. À 3h26, mercredi 25 novembre, dans la nuit noire de l’automne à l’arrière d’un front pluvieux, le géant de 32 mètres franchissait la ligne virtuelle tendue entre Ouessant et le cap Lizard, à la pointe sud-sud-ouest de l’Angleterre, et déclenchait ainsi le chronomètre de son premier Trophée Jules Verne. Depuis, Franck Cammas, Charles Caudrelier et leurs quatre équipiers ont déjà parcouru plus de 1000 milles vers le but. Ils ont doublé ce matin la latitude des Açores et dépasseront dans la soirée celle de Madère… Ça va vite, très vite mais c’est bien là le but d’un record de vitesse. A la position de 15h30, l’équipage possédait 71,6 milles d’avance sur le record détenu par Francis Joyon et Idec Sport.

 

Un couloir vers le Sud

En s’élançant de Ouessant dans la nuit de mardi à mercredi, la cellule météo du Maxi Edmond de Rothschild composée des deux skippers et de leur routeur Marcel van Triest visait une veine de vent assez nette, synonyme de hautes vitesses en quasi ligne droite vers les alizés de l’hémisphère Nord puis de l’équateur. Mais cette belle trajectoire se mérite et à bord du dernier-né des Gitana, l’équipage a dû se mettre rapidement dans le bain.
En plus de 30 heures de navigation, les six hommes du bord ont en effet réalisé deux empannages pour rester dans ce couloir mais surtout des changements de voiles d’avant pour ajuster sans cesse leur trajectoire face à des conditions décrites instables par Charles Caudrelier hier dans la matinée : « La première nuit a été sportive et intense ! Le vent était très instable, la mer pas très haute mais très désordonnée et nous avons passé notre première nuit sous pilote automatique car c’était inbarrable .» La nuit dernière, tandis que Gitana 17 démarrait son deuxième jour de record, le vent avait bien forci et la mer avait pris du coffre au large de la péninsule ibérique « 4,5 à 5 mètres et un flux puissant de nord nord-est de 25-30 nœuds soufflant jusqu’à 40 nœuds dans les rafales. » Autant dire que lancé en permanence à plus de 30 nœuds, la mise en route est tonique pour les marins du Gitana Team.

Les maxis-trimarans de nouvelle génération, dont le Maxi Edmond de Rothschild est le pionnier, affolent les compteurs sur ce début de record. L’édition 2019 de la Brest Atlantiques nous avait permis d’observer cela avec un départ sur les chapeaux de roues et un dégolfage express malgré des conditions musclées. Un an plus tard, l’histoire se répète et l’intensité de ce début de Trophée Jules Verne se montre à la hauteur des espérances. A 14h45, le duo Cammas – Caudrelier et leurs équipiers avaient avalé plus de 1 200 milles sur le fond (au réel parcouru sur l’eau) à la vitesse moyenne de 35 nœuds !

 

Gitana 6

 

Pas de duel car en record mais de l’émulation

« Une des pages légendaires de ce Trophée Jules Verne s’est ouverte cette nuit », déclarait Yann Eliès hier lors de l’émission en direct réalisée dans la base du Gitana Team.

Car cela n’a échappé à personne mais ce sont bien deux bateaux qui se sont élancés au pied du Créac’h dans la nuit de mardi à mercredi. Sodebo à 2h55 et le Maxi Edmond de Rothschild dans son sillage 31 minutes plus tard, à 3h26.
Ces départs quasi simultanés aux allures de course ne doivent cependant pas nous faire oublier l’essentiel : c’est bien à une chasse au record de Francis Joyon que les deux géants se livrent et donc dans une course contre le temps établi par Idec Sport en 2017. Mais ce serait mentir que de ne pas évoquer l’adversaire et le coude à coude qui se joue actuellement dans la descente de l’Atlantique.

« Partir à deux bateaux ? L’hypothèse de s’élancer en même temps que Sodebo était bien présente dans nos esprits puisque l’équipe de Thomas Coville était en stand-by en même temps que nous. Et depuis le début partir à deux bateaux nous plaît assez. C’est une émulation, une motivation supplémentaire ! Et en termes de sécurité c’est aussi sympa », confiait Franck Cammas avant le départ.

ARRÊT FORCÉ À FREMANTLE

Arrivé à Fremantle (Australie Sud-Ouest) mercredi matin heure française, Yann Guichard revient sur les circonstances de l’abandon du trimaran noir et or lors de sa tentative de record autour du monde suite au bris de son safran de flotteur tribord. Spindrift 2 devrait être ramené en France par cargo ces prochains jours.

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Le trimaran noir et or est enfin sécurisé dans le port de Fremantle (à côté de Perth, Australie occidentale) après cinq jours d’incertitude quant à la tenue du safran de flotteur tribord, dont la mèche s’est rompue entre les deux paliers… Après réflexion, la meilleure solution et la plus rapide consiste à rapatrier Spindrift 2 par cargo car il faudrait attendre au moins trois semaines pour récupérer de nouveaux safran.

« On va déjà démonter le safran et on s’organise pour faire ramener le trimaran par cargo. On a bien évidemment un doute sur l’autre safran et c’est prendre un risque de revenir par la mer à notre base, vu que nous sommes quasiment à l’autre bout du monde. Tout l’équipage et les cinq hommes du team technique qui nous ont rejoint, vont se focaliser sur la préparation de ce retour cargo : il faut démâter et mettre le bateau propre pour ce voyage. » précisait Yann Guichard quelques heures après son arrivée au port australien.

 

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EN ATTENTE D’ANALYSES
« Nous avons cassé le safran du flotteur tribord après les Kerguelen : on ne sait pas exactement à quel moment, mais Thierry Chabagny qui était à la barre, a indiqué qu’elle devenait très dure. Or nous n’avons rien touché ! Nous étions bâbord amures en train de remonter vers l’Est-Nord Est toujours au portant sous gennaker. Comme c’était de nuit, nous avons tenté de savoir pourquoi : le parallélisme, la tension des drosses, un objet dans les safrans… Mais rien de tout cela. Et quand nous avons changé de barreur, toujours le même effet : difficile de lofer ou d’abattre. Cela devenait même de plus en plus « inbarrable » car le bateau faisait ce qu’il voulait. On s’est rendu compte au petit jour que la mèche du safran tribord était cassée entre les deux paliers, à l’intérieur du flotteur. Le safran ne tenait plus à grand-chose et partait en latéral : il faisait sa vie au gré des vagues et des accélérations… » indiquait le skipper de Spindrift 2 mercredi midi de Perth.

Très déçus par cette avarie alors que le trimaran noir et or était parfaitement dans les temps du record du Trophée Jules Verne avec de bonnes conditions météorologiques pour aborder le Pacifique et le cap Horn, Yann Guichard et ses onze hommes souhaitent désormais des explications.

« Nous allons analyser ce qu’il s’est passé mais je ne cache pas que je suis extrêmement déçu et tout l’équipage avec moi : nous étions plutôt bien placés et dans les temps du record avec des conditions plutôt favorables à suivre… Et puis après le démâtage avant même le départ il y a un an, cela fait la deuxième fois que le matériel nous lâche ! Là, on a eu la chance de ne pas avoir perdu le safran parce qu’il aurait pu arracher le bas du flotteur… Nous allons pouvoir regarder si c’est un défaut de fabrication ou un mauvais calcul de structure. Certes nous avons effectué ce périple jusqu’aux Kerguelen essentiellement en bâbord amures, mais tout de même : nous n’avons jamais tiré plus que nécessaire sur le bateau avec beaucoup de vent très portant, entre 140° et 155°. Spindrift 2 va beaucoup plus vite qu’il y a trois ans lors de notre première tentative : nous avions les cartes en main malgré des conditions météorologiques moins favorables que celles d’IDEC Sport dans l’océan Indien ! C’est vraiment frustrant de savoir que nous n’avons rien touché, que nous n’avons rien fait d’anormal pour que cela se produise…»

 

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UN POTENTIEL ACCRU
Et si la fenêtre météorologique pour claquer le record entre Ouessant et l’équateur était très favorable (4j 19h 57’), il a tout de même fallu exploiter le potentiel de Spindrift 2 sur ce premier tronçon et effectuer le grand tour de l’anticyclone de Sainte-Hélène pour atteindre la longitude du cap de Bonne-Espérance, puis passer sous les Kerguelen malgré la présence d’icebergs. Au moment de la rupture du safran, l’équipage possédait encore quelques dizaines de milles d’avance…

« Nous avons au moins démontré que nous pouvions aller très vite puisque nous avons le record entre Ouessant et l’équateur, alors qu’il a fallu enchaîner huit ou neuf empannages, contre un seul il y a trois ans ! La combinaison du petit mât avec les plans porteurs fait que le flotteur est un peu moins dans l’eau avec moins de surface mouillée : on va vraiment plus vite. Et l’équipe était incroyable : on avait une alchimie remarquable avec douze hommes à bord. C’était le bon nombre et tout le monde a trouvé sa place rapidement. La modification de la casquette qui nous protège mieux du vent et du froid, a aussi porté ses fruits : on est descendu quasiment par 55° Sud avec une eau à 2°C, à slalomer entre les glaces ! »

Et avant d’envisager une nouvelle tentative ou un programme revisité, Yann Guichard se laisse le temps de la réflexion en fonction des résultats des analyses permettant de comprendre pourquoi la mèche de safran s’est rompue sans aucun choc…

« Pour l’instant, on se concentre sur les explications à trouver pour cette casse de safran : au-delà du coût, c’est aussi un délai de fabrication et les chantiers sont plutôt occupés ces prochains mois… S’il faut refaire une pièce différente, cela va prendre beaucoup de temps. C’est encore un peu tôt pour savoir ce que nous allons décider : il faut attendre la réunion que nous allons organiser avec tous les intervenants et les analyses de cette casse. On va d’abord se poser et réfléchir avant de prendre une décision quant à la suite du programme, Trophée Jules Verne ou pas l’hiver prochain… »

 

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ÉQUIPAGE DE SPINDRIFT 2 :
Yann Guichard (skipper) voir son portrait
Erwan Israël (navigateur) voir son portrait
Jacques Guichard (chef de quart / barreur-régleur) voir son portrait
Christophe Espagnon (chef de quart / barreur-régleur) voir son portrait
Xavier Revil (chef de quart / barreur-régleur) voir son portrait
François Morvan (barreur-régleur) voir son portrait
Thierry Chabagny (barreur-régleur) voir son portrait
Sam Goodchild ((barreur / numéro un) voir son portrait
Erwan Le Roux (barreur-régleur) voir son portrait
Duncan Späth (barreur-régleur) voir son portrait
Benjamin Schwartz (barreur / numéro un) voir son portrait
Jackson Bouttell (barreur / numéro un) voir son portrait

Jean-Yves Bernot (routeur)


LE TROPHÉE JULES VERNE DE SPINDRIFT 2 EN BREF : 
Départ et arrivée : ligne entre le Phare de Créac’h (Ile d’Ouessant) et le Cap Lizard (Angleterre)
Tour du monde du monde en équipage par les trois caps (Bonne Espérance, Leeuwin, Horn)
Distance la plus courte à parcourir :  21 600 milles (environ 40 000 kilomètres)
Ratification : World Sailing Speed Record Council, www.sailspeedrecords.com
Temps actuel à battre : 40 jours, 23 heures, 30 minutes et 30 secondes
Vitesse moyenne : 21,96 nœuds
Date du dernier record : janvier 2017
Détenteur : IDEC Sport, Francis Joyon et ses 5 hommes d’équipage
Date début de stand-by de Spindrift 2 : 5 novembre 2018
Date de départ de Spindrift 2: mercredi 16 janvier à 11 heures 47 minutes 27 secondes TU (soit 12 heures 47 minutes et 27 secondes heure française)- Ouessant – Equateur: 4j 19h 57′
– Ouessant – Cap de Bonne Espérance: 12j 13h 8′
– Ouessant- Cap des Aiguilles: 12j 14h 58′
– Equateur – Cap des Aiguilles: 7j 17hPour battre le record, Spindrift 2 devait être de retour avant le 26 février 2019 11:16:57 TU

RÉFÉRENCES DES TEMPS INTERMÉDIAIRES EN ÉQUIPAGE :
Ouessant-équateur : 4j 19h 57’ (Spindrift 2 en 2019)
Équateur-Cap des Aiguilles : 6j 08h 55’ (Banque Populaire V en 2012)
Cap des Aiguilles-Cap Leeuwin : 4j 09h 32’ (IDEC Sport en 2017)
Cap Leuuwin-Cap Horn : 9j 08h 46’ (IDEC Sport en 2017)
Cap Horn-Équateur : 7j 04h 27’ (Banque Populaire V en 2012)
Équateur-Ouessant : 5j 19h 21’ (IDEC Sport en 2017)

 

RECORDS WSSRC EN ÉQUIPAGE :
Traversée de l’Atlantique Nord (Ouessant-équateur) : 4j 19h 57’ (Spindrift 2 en 2019)* sous réserve validation WSSRC
Traversée de l’océan Indien (Cap des Aiguilles-Sud Tasmanie) : 5j 21h 07’ 45’’ (IDEC Sport en 2017)
Traversée de l’océan Pacifique (Sud Tasmanie-cap Horn) : 7j 21h 13’ 31’’ (IDEC Sport en 2017)
Équateur-Équateur : 29j 09h 10’ 55’’ (IDEC Sport en 2017)
Tour du monde (Trophée Jules Verne) : 40j 23h 30’ 30’’ (IDEC Sport en 2017)

L’équipage de Spindrift 2 contraint a l’abandon

L’équipage de Spindrift 2 contraint à l’abandon dans sa tentative de record.

OUESSANT, FRANCE, JANUARY 16th 2019: Spindrift racing at the start of the Jules Verne Trophy.

 

A 19h UTC, Yann Guichard, skipper de Spindrift 2, actuellement en tentative de record sur le Trophée Jules Verne a prévenu son équipe à terre de la casse de la mèche du safran tribord. Cette avarie non réparable entraine une incapacité à barrer le bateau dans des conditions de performance et de sécurité.

 

« Ce problème technique nous contraint malheureusement à arrêter cette tentative de record du Trophée Jules Verne.  C’est évidemment une déception pour tout l’équipage. Nous nous dirigeons vers la côte sud-est de l’Australie que nous devrions atteindre d’ici 4 jours. » précise Yann Guichard.

LE PREMIER CAP

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Après douze jours 14 heures 58 minutes, Spindrift 2 a franchi ce mardi à 2h40 UTC (3h40 heure française) la longitude du cap des Aiguilles, passant de l’Atlantique à l’océan Indien. Avec toujours une marge d’avance sur le record autour du monde de Francis Joyon et son équipage : 6 heures 43 minutes. Pour atteindre cette pointe africaine, Yann Guichard et ses onze hommes ont dû faire le tour de l’anticyclone de Sainte-Hélène pour toucher les vents portants des mers du Sud, soit 700 milles de plus sur l’eau…

 

 

Le premier des trois caps symboliques de ce tour du monde à la voile, Bonne-Espérance, a été débordé après 12j 13h 08’ : un des meilleurs temps de ce Trophée Jules Verne initié en 1993… Mais c’est au cap des Aiguilles, quelques dizaines de milles plus au Sud-Est que le temps de référence prend toute sa dimension puisque cette pointe africaine marque géographiquement l’entrée dans l’océan Indien… Or pour y arriver, Spindrift 2 a dû contourner largement l’anticyclone de Sainte-Hélène, traverser une dorsale puis enfin mettre le clignotant à gauche avant de viser la longitude du cap des Aiguilles.

Malgré ce détour qui a obligé le trimaran noir et or à plonger plein Sud jusqu’au 43° Sud, Yann Guichard et ses onze équipiers gardent une marge d’avance : 6 heures et 43 minutes, (soit environ 300 milles) sur le temps de référence d’IDEC Sport. Ainsi Spindrift 2 a mis 12 jours, 14 heures, 58 minutes depuis Ouessant pour atteindre le cap des Aiguilles, et depuis l’équateur, 7 jours 17 heures pour déborder cette même pointe de l’Afrique du Sud.

 

JANUARY 24TH 2019 - Day 12 - Onboard Spindrift 2.

 

UN INDIEN COOPÉRATIF

« On a dû faire un grand détour pour contourner l’anticyclone de Sainte-Hélène : il a fallu attendre le 40° Sud avant de commencer à tourner à gauche ! C’était assez extrême, mais nous n’avions aucune possibilité de « couper le fromage » : il a fallu prendre notre mal en patience surtout que nous avons eu un vent de travers avec une mer de face pas facile à négocier… Depuis trois jours, on allonge la foulée dans la bonne direction et cela fait du bien au moral : on vient de passer le cap de Bonne-Espérance et on reste dans les objectifs que nous nous étions fixés. » précisait Yann Guichard après avoir passé le cap des Aiguilles.

Fort de ce temps de référence à l’entrée de l’océan Indien qui reste le troisième meilleur chrono du Trophée Jules Verne, le skipper, son équipage et leur routeur à terre, Jean-Yves Bernot, sont plutôt confiants pour la suite puisque l’anticyclone des Mascareignes (Sud Madagascar) est bien installé sur l’île Crozet et va se déplacer les jours prochains au Nord de l’archipel des Kerguelen, poussé par une dépression australe. Déjà à plus de 35 nœuds de moyenne depuis trois jours, le trimaran noir et or va ainsi pouvoir maintenir ce rythme soutenu sur une mer relativement maniable en passant au Sud des Kerguelen !

« Il fait jour depuis deux heures et on sent bien qu’on est dans l’océan Indien ! On va bientôt passer le 50° Sud et il fait gris avec une mer à 2°C… Mais avec des albatros qui nous accompagnent : c’est magnifique ! On a donc de bonnes conditions pour aller vite vers les Kerguelen qu’on laissera dans notre Nord puisqu’on risque de descendre jusqu’au 53-54° Sud. Mais on va aussi avoir des icebergs devant nous à partir de mercredi : il va falloir veiller au radar et aux lunettes à infra-rouges. Cela s’annonce un peu tendu… On devrait longer l’anticyclone en se faisant propulser par les dépressions australes : c’est plutôt bien jusqu’aux Kerguelen, mais après, on va avoir plusieurs empannages à effectuer ce qui nous ralentira un peu. On devrait toutefois traverser assez vite cet océan Indien sans perdre trop de temps, en espérant ne pas être en retard à l’entrée du Pacifique, au Sud de la Tasmanie.» indiquait le skipper de Spindrift 2.

Si cette trajectoire assez Sud permet de raccourcir la route tout en bénéficiant d’un flux portant soutenu, le fait de descendre jusqu’au 53° Sud pose ainsi le problème des glaces dérivantes, dont un certain nombre d’icebergs sont identifiés clairement par les satellites de CLS. Sur ce tronçon de parcours, Spindrift 2 doit être très véloce car Francis Joyon et son équipage avaient effectué une traversée de l’océan Indien extrêmement rapide puisqu’ils sont encore détenteurs du record WSSRC (5j 21h 08′) ! Mais les capacités du trimaran noir et or dans la brise laissent espérer qu’il conservera encore un peu d’avance sur le temps d’IDEC Sport au Sud de la Tasmanie, longitude névralgique entre l’océan Indien et le Pacifique…

Jour 12 – 5h GMT
354 milles d’avance sur IDEC
Distance parcourue depuis le départ : 8582 milles
Vitesse moyenne sur 24 heures : 31,4 nœuds

 

ÉQUIPAGE DE SPINDRIFT 2 :

Yann Guichard (skipper) voir son portrait
Erwan Israël (navigateur) voir son portrait
Jacques Guichard (chef de quart / barreur-régleur) voir son portrait
Christophe Espagnon (chef de quart / barreur-régleur) voir son portrait
Xavier Revil (chef de quart / barreur-régleur) voir son portrait
François Morvan (barreur-régleur) voir son portrait
Thierry Chabagny (barreur-régleur) voir son portrait
Sam Goodchild ((barreur / numéro un) voir son portrait
Erwan Le Roux (barreur-régleur) voir son portrait
Duncan Späth (barreur-régleur) voir son portrait
Benjamin Schwartz (barreur / numéro un) voir son portrait
Jackson Bouttell (barreur / numéro un) voir son portrait

Jean-Yves Bernot (routeur)

 


LE TROPHÉE JULES VERNE DE SPINDRIFT 2 EN BREF : 

Départ et arrivée : ligne entre le Phare de Créac’h (Ile d’Ouessant) et le Cap Lizard (Angleterre)
Tour du monde du monde en équipage par les trois caps (Bonne Espérance, Leeuwin, Horn)
Distance la plus courte à parcourir :  21 600 milles (environ 40 000 kilomètres)
Ratification : World Sailing Speed Record Council, www.sailspeedrecords.com
Temps actuel à battre : 40 jours, 23 heures, 30 minutes et 30 secondes
Vitesse moyenne : 21,96 nœuds
Date du dernier record : janvier 2017
Détenteur : IDEC Sport, Francis Joyon et ses 5 hommes d’équipage
Date début de stand-by de Spindrift 2 : 5 novembre 2018
Date de départ de Spindrift 2: mercredi 16 janvier à 11 heures 47 minutes 27 secondes TU (soit 12 heures 47 minutes et 27 secondes heure française)- Ouessant – Equateur: 4j 19h 57′
– Ouessant – Cap de Bonne Espérance: 12j 13h 8′
– Ouessant- Cap des Aiguilles: 12j 14h 58′
– Equateur – Cap des Aiguilles: 7j 17hPour battre le record, Spindrift 2 devra être de retour avant le 26 février 2019 11:16:57 TU

 

RÉFÉRENCES DES TEMPS INTERMÉDIAIRES EN ÉQUIPAGE :
Ouessant-équateur : 4j 19h 57’ (Spindrift 2 en 2019)
Équateur-Cap des Aiguilles : 6j 08h 55’ (Banque Populaire V en 2012)
Cap des Aiguilles-Cap Leeuwin : 4j 09h 32’ (IDEC Sport en 2017)
Cap Leuuwin-Cap Horn : 9j 08h 46’ (IDEC Sport en 2017)
Cap Horn-Équateur : 7j 04h 27’ (Banque Populaire V en 2012)
Équateur-Ouessant : 5j 19h 21’ (IDEC Sport en 2017)

 

RECORDS WSSRC EN ÉQUIPAGE :
Traversée de l’Atlantique Nord (Ouessant-équateur) : 4j 19h 57’ (Spindrift 2 en 2019)* sous réserve validation WSSRC
Traversée de l’océan Indien (Cap des Aiguilles-Sud Tasmanie) : 5j 21h 07’ 45’’ (IDEC Sport en 2017)
Traversée de l’océan Pacifique (Sud Tasmanie-cap Horn) : 7j 21h 13’ 31’’ (IDEC Sport en 2017)
Équateur-Équateur : 29j 09h 10’ 55’’ (IDEC Sport en 2017)
Tour du monde (Trophée Jules Verne) : 40j 23h 30’ 30’’ (IDEC Sport en 2017)

 

LE PASSAGE DE L’ÉQUATEUR À BORD DE SPINDRIFT 2

Yann Guichard et ses équipiers ont battu ce jour le record de vitesse entre Ouessant et l’équateur à bord du maxi trimaran Spindrift 2 dans le cadre de leur tentative de trophée Jules Verne. En franchissant l’équateur à 7h 45′ GMT (8h 45′ heure française) ce lundi 21 janvier, ils établissent un nouveau temps de référence de 4j 19h 57 min*, soit une heure et 48 minutes de moins que le précédent record établi en 2015 par la même équipe.

 

Découvrez le record en vidéo en cliquant sur l’image ci-dessous.

 

2019_01_21_Spindrift 4

TROPHÉE JULES VERNE : RECORD À L’ÉQUATEUR

En franchissant la ligne de séparation des hémisphères ce lundi 21 janvier à 7h 45’ UTC (8h45 heure française), Spindrift 2 améliore le record de la traversée de l’Atlantique Nord de plus d’une heure ! Et surtout passe l’équateur avec plus de 23 heures (180 milles) d’avance sur IDEC Sport, détenteur du Trophée Jules Verne. Yann Guichard et ses onze hommes ont ainsi réussi leur premier challenge autour du monde avec un temps de 4 jours 19 heures 57 minutes* entre Ouessant et l’équateur. (*Sous réserve de la validation du World Sail Speed Record Council).

 

2019_01_21_Spindrift 2

 

Il faudra attendre bien sûr la validation officielle par le WSSRC (organisme international en charge des records), mais d’ores et déjà Yann Guichard et ses hommes peuvent être contents de cette première tranche de tour du monde avec ce temps canon de 4 jours 19 heures 57 minutes, soit 1h 48’ de mieux que leur propre référence de 2015 (4j 21h 45’).

En fait, Spindrift 2 parti devant le phare de Créac’h le mercredi 16 janvier à 11h 47’ 27’’ UTC a bénéficié rapidement de conditions favorables même s’il a fallu à l’équipage enchaîner les empannages tout au long de sa descente du cap Finisterre au large des Canaries. Pas moins d’une dizaine de recadrages pour rester dans un flux portant de secteur Nord-Est puis Est en accrochant les alizés au large de Hierro.

 

PLEINE LUNE !

« On a commencé à rentrer dans le Pot au Noir vers 2°Nord : il n’était pas très actif, ce qui ne nous a pas facilité sa traversée avec très peu de brise… Même les grains n’étaient pas très ventés. C’était surtout sympa d’avoir la pleine lune au passage de l’équateur : nous avons même vu l’éclipse ! C’était magnifique pendant une bonne heure… Tout le monde a pris le rythme et la modification de la casquette est vraiment un bonus : on est nettement plus à l’abri. La descente jusqu’à l’équateur n’a pas été une route simple : il a fallu enchaîner les empannages et passer au travers des archipels des Canaries et du Cap-Vert. On a eu une mer assez difficile avant ces deux groupes d’îles. » indiquait Yann Guichard quelques minutes après avoir franchi la ligne de séparation des hémisphères.

Pour autant, l’horizon n’est pas encore clairement dégagé puisque le Pot au Noir se prolonge en ce moment jusqu’à 120 milles au Sud de l’équateur, soit encore six heures délicates avant d’accrocher les alizés de Sud-Est à Est qui soufflent au large du Brésil. Mais la bonne nouvelle est l’installation d’un front orageux qui sortira du cap Frio (au large de Rio de Janeiro) dès mardi.

« On doit sortir complétement du Pot au Noir vers 2°Sud, et ensuite, nous allons devoir faire le grand tour de l’anticyclone de Sainte-Hélène qui se reforme dans l’Est : nous allons devoir faire du Sud pendant un bout de temps jusqu’au 37°Sud avant de tourner à gauche vers l’océan Indien. Cela nous rallonge la route, surtout que nous devrons traverser une zone de petit temps dans trois jours. Mais ensuite, nous toucherons du vent de Nord-Ouest favorable. Ce sera finalement une descente assez lente… mais nous devrions toujours être un peu en avance par rapport à Francis Joyon et son équipage au passage du cap des Aiguilles. » précisait le skipper de Spindrift 2.

Car le prochain objectif est désormais la pointe de l’Afrique du Sud : Francis Joyon et son équipage avait franchi la longitude du cap des Aiguilles après 12j 21h 22′ de mer. Or avec 23h 02’ d’avance sur ce premier tronçon, Yann Guichard et ses hommes peuvent espérer conserver une petite demie journée d’avance avant d’entamer l’océan Indien. Le même trimaran alors sous les couleurs de Banque Populaire en 2012, avait mis un tout petit peu moins de douze jours depuis Ouessant (11j 23h 50’). Il reste environ 3 200 milles à Spindrift 2 pour atteindre cette longitude : le trimaran noir et or a déjà aligné 26 nœuds de moyenne depuis son départ de Ouessant, soit plus de 620 milles par jour, traversée du Pot au Noir incluse !

 

2019_01_21_Spindrift 1

 

RÉFÉRENCES DES TEMPS INTERMÉDIAIRES EN ÉQUIPAGE :

Ouessant-équateur : 4j 19h 57’ (Spindrift 2 en 2019)
Équateur-Cap des Aiguilles : 6j 08h 55’ (Banque Populaire V en 2012)
Cap des Aiguilles-Cap Leeuwin : 4j 09h 32’ (IDEC Sport en 2017)
Cap Leuuwin-Cap Horn : 9j 08h 46’ (IDEC Sport en 2017)
Cap Horn-Équateur : 7j 04h 27’ (Banque Populaire V en 2012)
Équateur-Ouessant : 5j 19h 21’ (IDEC Sport en 2017)

 

RECORDS WSSRC EN ÉQUIPAGE :
Traversée de l’Atlantique Nord (Ouessant-équateur) : 4j 19h 57’ (Spindrift 2 en 2019)* sous réserve validation WSSRC
Traversée de l’océan Indien (Cap des Aiguilles-Sud Tasmanie) : 5j 21h 07’ 45’’ (IDEC Sport en 2017)
Traversée de l’océan Pacifique (Sud Tasmanie-cap Horn) : 7j 21h 13’ 31’’ (IDEC Sport en 2017)
Équateur-Équateur : 29j 09h 10’ 55’’ (IDEC Sport en 2017)
Tour du monde (Trophée Jules Verne) : 40j 23h 30’ 30’’ (IDEC Sport en 2017)

PORTE CLOSE SUR L’ATLANTIQUE

LA TRINITE-SUR-MER, FRANCE, OCTOBER 17TH 2017: Spindrift racing (Maxi Spindrift 2) skippered by Yann Guichard from France, training for the Jules Verne Trophy 2017 attempt.

 

Depuis le 5 novembre dernier, Yann Guichard et l’équipage de Spindrift 2 sont en attente d’une fenêtre météo favorable pour s’élancer sur le Trophée Jules Verne. Et bien que le mois de novembre ait été pour le moins venté et l’Atlantique balayé par de nombreuses dépressions, aucune des conditions optimales ne s’est encore présentée pour rejoindre rapidement l’équateur. Ce 1er point de référence d’un tour du monde constitue également la seule partie du parcours où la visibilité météorologique de 7/8 jours permet de maîtriser le temps pour l’atteindre. 

Pour Jean-Yves Bernot, le routeur du maxi trimaran, « la situation est pour le moment bloquée par une circulation dépressionnaire venant des côtes américaines vers le nord de l’Europe. Ceci engendre de forts vents de sud-ouest à ouest qui privent toutes chances d’atteindre l’équateur dans des temps de course intéressants. A ceci s’ajoute une mer formée et de face, synonyme de casse-bateau. Nous sommes donc dans l’expectative d’une évolution de la météo et des conditions de navigation et espérons que les vents s’orientent bientôt dans les nord-ouest ou nord-est pour partir. »

Sans ces conditions idéales pas de départ envisagé pour l’équipage de Spindrift 2 qui se tient cependant prêt à tout changement de situation.

FRANCIS JOYON ENTRE DANS LA LEGENDE DU RHUM

Route_Du_Rhum_Franis_Joyon

Copyright : Jean-Marie Liot / Alea

Incroyable ! Complètement dingue ! Après 6 jours de course poursuite derrière François Gabart, tout s’est finalement joué au terme d’un tour de la Guadeloupe totalement fou, dans les dévents et la pétole. A la marque de Basse Terre, avec 17 minutes d’avance, on pense que MACIF a course gagnée. Il reste encore 30 milles à faire dans des vents évanescents. 30 milles de suspense total et de rebondissements. Entre le Sud de l’île et la ligne d’arrivée, Francis Joyon, décalé à terre, parvient à prendre l’ascendant dans une risée. Bien que ralenti par un filet de pêche pris dans un de ses safrans, le skipper d’IDEC Sport conserve l’avantage. A deux milles de la ligne, le vent tombe à nouveau. MACIF, légèrement plus rapide, revient au contact et les deux adversaires se retrouvent bientôt bord à bord, à 3 nœuds de vitesse. Il faut encore caler un virement de bord très délicat. Francis ne tremble pas dans la manœuvre et parvient à s’imposer ce dimanche 11 novembre à 23 h 21 mn 47 secondes (heure locale) avec seulement 7 minutes 08 secondes d’avance sur le trimaran bleu. Un écart qui fait entrer dans la légende cette 11e édition de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe et son vainqueur Francis Joyon.

Le skipper d’IDEC Sport a mis 7 jours 14 heures 21 minutes et 47 secondes pour boucler le parcours de 3542 milles à la vitesse moyenne de 19,42 nœuds. Il établit ainsi un nouveau temps de référence sur le parcours en battant de 46 minutes 45 secondes le chrono réalisé en 2014 par Loïck Peyron.  A 62 ans, le détenteur du Trophée Jules Verne a mené une course exceptionnelle à la force des bras et du mental. Jusqu’au bout, il aura tout donné pour tenter de ravir la victoire à son jeune concurrent.  Avec succès ! Après sept tentatives, il remporte la toute première Route du Rhum-Destination Guadeloupe de sa carrière. Brillant !

Origine du texte : https://www.idecsport-sailing.com/2018/11/12/francis-joyon-entre-dans-la-legende-du-rhum/