Code orange activé, un nouveau départ pour conclure l’année 2020 ?

Il y a un mois jour pour jour, le Maxi Edmond de Rothschild était contraint de rebrousser chemin et d’interrompre sa première tentative de record sur le Trophée Jules Verne suite à un choc qui avait endommagé safran et foil du flotteur bâbord. Cet incident intervenant relativement tôt dans la période de stand-by fixée par le Gitana Team augurait d’un nouveau départ dès les réparations faites, mais surtout d’un créneau météo propice. Ce dernier pourrait se présenter dès mardi prochain et ce jusqu’au jeudi 31 décembre inclus.

 

 

Orange is the new black…
Après un long retour vers leur base lorientaise dicté par une météo atypique sur l’Atlantique Nord, les hommes du Maxi Edmond de Rothschild avaient confié début décembre le géant de 32 mètres aux mains expertes de l’équipe technique. Peu avant la trêve des fêtes de fin d’année, le dernier-né des Gitana était prêt à en découdre à nouveau grâce au remarquable travail et à la réactivité de l’équipe dirigée par Cyril Dardashti. Ne manquait alors que l’enchaînement météorologique espéré pour s’élancer sur les 21 760 milles nautiques théoriques de la grande boucle planétaire.
Depuis, la cellule météo composée des deux skippers, Franck Cammas et Charles Caudrelier, et de leur routeur Marcel van Triest, scrutait matin et soir les fichiers de prévisions pour trouver cette fameuse « fenêtre ». Une possibilité est actuellement étudiée et pourrait conduire à un franchissement de ligne au large de Ouessant entre le 29 et le 31 décembre. Par conséquent, le Gitana Team bascule ce dimanche en code orange !

 

Le routeur hollandais, véritable 7e homme de l’équipage, nous décryptait la situation atypique dans laquelle pourraient s’élancer les six marins dès mardi ; une fenêtre loin d’être parfaite mais qui retient aujourd’hui toutes les attentions à quelques jours de basculer en 2021 :
« Ce n’est pas un créneau extraordinaire comme nous l’espérions en début de stand-by, mais c’est un créneau à prendre au sérieux car il propose des temps de passage corrects sur le premier tiers du parcours. Actuellement la météo est très agitée au large de la Bretagne avec la tempête Bella qui a balayé les côtes atlantiques et celles de La Manche. Le vent va tourner au nord nord-ouest puis il devrait faiblir à compter de demain soir. L’état de la mer devrait également redevenir plus praticable. Ces conditions musclées et trop engagées bloquent pour le moment tout départ. Mais il ne nous faudra pas trop trainer car dans les prochains jours si les modèles voient juste une dépression se forme dans l’ouest sud-ouest des Canaries, au milieu de l’Atlantique, et son déplacement vers les côtes africaines pourrait venir totalement casser le régime d’alizés… » Rester vigilants, opportunistes et prêts à partir, tels sont les mots d’ordre du jour pour le Gitana Team.

 

Demain matin, les six marins du Maxi Edmond de Rothschild et l’équipe qui les accompagne dans cette quête de Trophée Jules Verne, se retrouveront à la base lorientaise de l’écurie aux cinq flèches pour un programme bien chargé. Entre briefing météo avec Marcel van Triest, tests PCR, chargement de l’avitaillement et préparation des affaires personnelles, le début de semaine se fera sur les chapeaux de roues, à l’image du défi que s’apprêtent une nouvelle fois à relever Franck Cammas, Charles Caudrelier, Yann Riou, Erwan Israël, Morgan Lagravière et David Boileau.

En réparation avant une nouvelle tentative

Vendredi dernier, après trois jours de mer sur leur première tentative de record autour du monde, l’équipage du Maxi Edmond de Rothschild avait choisi de faire demi-tour suite à des avaries consécutives à un choc avec un OFNI. Franck Cammas, Charles Caudrelier et leurs quatre équipiers ont pu regagner leur port d’attache lorientais hier soir. Quelques heures plus tard, l’équipe technique était déjà à pied d’œuvre pour démonter et réparer les appendices endommagés afin de permettre aux marins du Gitana Team de repartir dans les plus brefs délais, dès qu’une fenêtre météo propice se présentera. Il n’y a en effet pas de temps à perdre car l’objectif de l’écurie aux cinq flèches demeure intact : s’élancer cet hiver à l’assaut du Trophée Jules Verne.

 

 

Un long détour pour le retour

Le Maxi Edmond de Rothschild a dû faire le grand tour par l’Ouest des Açores avant de pouvoir pointer ses étraves vers la Bretagne, comme l’annonçait Marcel van Triest dès la décision de retour prise vendredi dernier : « Il a fallu faire rapidement le choix pour ne pas perdre trop de temps lors de notre retour qui s’annonçait déjà assez long. Dans 48h, une dépression venant du Nord et s’étalant jusqu’au Nord de Madère, générant 6 à 7 mètres de mer et 50 à 60 nœuds de vent sur sa face Ouest va se mettre en travers de notre route. Ce phénomène va nous imposer un grand détour mais beaucoup plus safe pour le bateau. Notre objectif est de repartir très vite mais pour cela il faut s’avoir être conservateur avec le bateau et les hommes. ».

 

 

« Repartir plus forts ! »

Charles Caudrelier, qui partage la barre du Maxi Edmond de Rothschild avec Franck Cammas, nous confiait son sentiment ce midi, après une bonne nuit à terre : « L’état d’esprit est positif au sein de l’équipage. Nous avons tapé quelque chose, c’est malheureux mais ça fait partie de l’histoire de la course au large. Le point positif aussi est que le Maxi Edmond de Rothschild n’est pas très abîmé et que les réparations vont être relativement rapides. En mer nous avons noté une nette différence de performance après nos avaries et nous étions handicapés, dans ce sens, le choix a été plutôt simple. Le temps établi par l’équipage d’Idec est dur à aller chercher et le moindre handicap est un vrai problème pour espérer le battre. Cela a bien fait pencher la balance, d’autant que la météo à suivre ne nous paraissait pas excellente et que ça semble se confirmer. Le point très positif aussi de cette première tentative est l’expérience qu’elle nous a permis d’acquérir. Nous manquons toujours de navigations et cette semaine en mode course et convoyage a été très bénéfique car nous ne rencontrons pas des conditions aussi intenses en entraînement. Le bateau va repartir plus fiabilisé et l’équipage plus fort ! Nous avons cette immense opportunité de pouvoir retenter le record et aujourd’hui on pense particulièrement à nos copains du Vendée Globe qui, eux, n’ont pas cette possibilité. Nous mesurons notre chance, il faut être patient ! »

 

 

Une bonne semaine à quai

Les records de vitesse ont la particularité de pouvoir offrir une seconde chance aux équipages qui s’y attaquent ! Une opportunité que saisit aujourd’hui l’écurie armée par Ariane et Benjamin de Rothschild en revenant à sa base technique pour réparer et repartir avec un bateau à 100 % de son potentiel. Ce jeudi matin, l’ensemble de l’équipe technique était mobilisé pour démonter les pièces qui devaient l’être. Selon les premiers diagnostics, le dernier-né des Gitana devrait être immobilisé une bonne semaine avant de pouvoir retourner sur l’eau pour une navigation de remise en route : « Nous travaillons sur les réparations à apporter depuis que le bateau a fait demi-tour. Donc ce matin, tout le monde savait ce qu’il avait à faire et les démontages et checks habituels de la structure ont pu démarrer très vite. Les jobs listes sont claires mais il y a des temps de réparation incompressibles si nous voulons bien faire les choses ; des temps de collage et de séchage sur le foil notamment », précisait le directeur technique, Pierre Tissier.

Dès à présent, parallèlement aux travaux engagés par l’équipe technique, la cellule météo du Gitana Team a repris ses observations de fenêtre. Car une fois le Maxi Edmond de Rothschild réparé, il faudra à nouveau attendre et saisir le bon créneau météo pour s’attaquer aux 40 jours 23 heures et 30 minutes du Trophée Jules Verne ; le temps établi par Francis Joyon et ses hommes en 2017.

 

 

Rappel des faits et des avaries

25 novembre 3h26 – La décision de passer en code vert pour partir est effective la veille peu avant 21h. À Lorient, tout s’enchaîne très rapidement et déjà le dernier-né des Gitana fait route à plus de 40 nœuds vers la ligne et l’île d’Ouessant. L’équipage du Maxi Edmond de Rothschild souhaite profiter d’un passage de front et d’un flux de nord-ouest pour s’élancer sur le Trophée Jules Verne. Il est 3h26 très précisément quand le duo Cammas-Caudrelier et ses hommes enclenchent le chrono et laissent le phare du Créac’h dans le sillage de leur géant volant de 32 mètres.

26 novembre 15h – Jeudi après-midi alors qu’il glissait au portant à plus de 30 nœuds entre les Açores et Madère, le Maxi Edmond de Rothschild percute un OFNI (Objet Flottant Non Identifié). Le choc est violent et ralentit tout de suite le géant de 32 mètres. L’équipage de Franck Cammas et Charles Caudrelier prévient son équipe à terre et démarre les investigations. L’impact, qui est survenu au niveau du safran de flotteur bâbord et plus précisément de son élévateur, a entraîné la casse d’une pièce du système de barre. David Boileau reprend immédiatement sa casquette de boat captain et réalise rapidement la réparation. Après 1h à plus faible allure, le dernier-né des Gitana reprend la route de son record à hautes vitesses. Visuellement la pelle de safran n’est pas abîmée mais l’appendice se révèle dur à manipuler ce qui peut laisser présager un endommagement du système de montée et descente de ce safran bâbord. Pour autant, le contrôle est impossible car la zone située à l’extrémité du flotteur est trop exposée et trop dangereuse pour s’y aventurer. Le Maxi Edmond de Rothschild poursuit sa route vers l’équateur.

27 novembre 10h – Pour ajuster leur trajectoire vers l’équateur, les hommes de Gitana effectuent plusieurs empannages. Lors du deuxième, réalisée dans la matinée, et alors qu’ils naviguent désormais bâbord amure, le quart sur le pont constate que le foil bâbord est également endommagé et les traces que l’équipage découvre ne laissent pas de place aux doutes ; elles sont consécutives à un choc, probablement celui survenu hier après-midi.

27 novembre 22h – Malgré la motivation du bord à aller de l’avant, les échanges sont fournis tout au long de la journée avec Cyril Dardashti, le patron de l’équipe, Pierre Tissier, le directeur technique et Sébastien Sainson, responsable du bureau d’études. Ensemble, ils concluent que l’appendice est réparable en mer mais que l’équipage ne pourra plus l’utiliser au maximum de son potentiel même après réparation. Après consultation de leur routeur météo, Marcel van Triest, et compte tenu de la position du Maxi Edmond de Rothschild, à savoir à moins de 2 000 milles du départ, la décision est prise de faire demi-tour pour rentrer à Lorient afin de réparer et de se remettre en stand-by au plus vite.

2 décembre 20h30 – Cinq jours après avoir interrompu leur tentative de record, les six marins du Maxi Edmond de Rothschild sont de retour à Lorient, accueillis par les membres du Gitana Team prêts à prendre le relais.

Le Gitana Team interrompt sa tentative sur le Trophée Jules Verne

Après trois jours de mer sur leur première tentative de record autour du monde, Franck Cammas et Charles Caudrelier, en accord avec Cyril Dardashti, le directeur de l’écurie aux cinq flèches, ont pris la décision ce soir d’interrompre leur record et de rentrer vers leur port d’attache. Cette annonce intervient suite à des avaries consécutives à un choc avec un OFNI* survenu hier et qui ne permet plus à l’équipage de mener le Maxi Edmond de Rothschild à 100 % de son potentiel. Actuellement au nord de l’archipel du Cap Vert, les marins du Gitana Team se trouvent à 1 900 milles de Lorient. La destination vers laquelle Gitana 17 pointe dès à présent ses étraves.

 

« La décision de faire demi-tour n’a vraiment pas été facile à prendre. Elle a été mûrement réfléchie et concertée entre toutes les parties concernées et c’est le bord qui a tranché. Elle est motivée par deux éléments : l’incident survenu hier et les conséquences techniques découvertes cet après-midi, combinés à la qualité de la fenêtre dans laquelle nous nous inscrivons. Les observations météos confirment en effet jour après jour que l’Atlantique Sud ne présentera pas son meilleur visage avec un anticyclone de Sainte-Helène très Sud qui oblige non seulement à faire le grand tour mais aussi à plonger très Sud pour passer le cap de Bonne-Espérance. Même si les routages donnent encore des temps de passage dans les temps du record, nous savons que cela réclame d’être à 100 %, ce qui n’est malheureusement plus notre cas. Faire demi-tour aujourd’hui nous permet de revenir rapidement vers notre base technique et de réparer pour nous remettre très vite en stand-by pour repartir cet hiver à la conquête du Trophée Jules Verne », concluait Cyril Dardashti.

 

En s’élançant dans la nuit de mardi à mercredi de Ouessant, l’éventualité d’un demi-tour était clairement évoquée par Franck Cammas avant de quitter la terre ferme. Si les doutes du co-skipper du Maxi Edmond de Rothschild portaient alors plus sur la fiabilité de la fenêtre qu’avec ses équipiers il s’apprêtait à emprunter, ce scénario de casse matérielle faisait également partie des cas discutés en amont au sein du team. Cette situation n’est pas inédite sur le Trophée Jules Verne et fait même partie intégrante de l’histoire du record ! Ironie des dates, il y a 4 ans jour pour jour Idec avait choisi de rebrousser chemin alors qu’il naviguait au sud du Pot au Noir suite à la dégradation de sa fenêtre météo. Cette première tentative avortée ne l’avait pas empêché de repartir dix-neuf jours plus tard et de revenir le 26 janvier 2017, le record et un nouveau temps de référence exceptionnel en poche.

 

Gitana 7

 

RETOUR SUR LES AVARIES

26 novembre 15h
Jeudi après-midi alors qu’il glissait au portant à plus de 30 noeuds entre les Açores et Madère, le Maxi Edmond de Rothschild a percuté un OFNI*. Le choc est violent et ralentit tout de suite le géant de 32 mètres. L’équipage de Franck Cammas et Charles Caudrelier prévient son équipe à terre et démarre les investigations. L’impact, qui est survenu au niveau du safran de flotteur bâbord et plus précisément de son élévateur, a entraîné la casse d’une pièce du système de barre. David Boileau reprend immédiatement sa casquette de boat captain et réalise rapidement la réparation. Après 1h à plus faible allure, le dernier-né des Gitana reprend la route de son record à hautes vitesses. Visuellement la pelle de safran n’est pas abîmée mais l’appendice se révèle dur à manipuler ce qui peut laisser présager un endommagement du système de montée et descente de ce safran bâbord. Pour autant, le contrôle est impossible car la zone située à l’extrémité du flotteur est trop exposée et trop dangereuse pour s’y aventurer. Le Maxi Edmond de Rothschild poursuit sa route vers l’équateur.

27 novembre 10h
Pour ajuster leur trajectoire vers l’équateur, les hommes de Gitana effectuent plusieurs empannages. Lors du deuxième, réalisé dans la matinée, et alors qu’ils naviguent désormais bâbord amure, le quart sur le pont constate que le foil bâbord est également endommagé et les traces que l’équipage découvre ne laisse pas de place aux doutes ; elles sont consécutives à un choc, probablement celui survenu hier après-midi. Malgré la motivation du bord à aller de l’avant, les échanges fournis tout au long de la journée avec leur directeur technique, Pierre Tissier, et le responsable du bureau d’études, Sébastien Sainson, concluent que l’appendice est réparable en mer mais que l’équipage ne pourra plus l’utiliser au maximum de son potentiel.

Le Gitana Team souhaite à l’équipage de Sodebo une belle réussite dans sa tentative.

*OFNI : Objet flottant non identifié

La vie en accéléré s’installe !

Depuis mardi soir, 21h37 très précisément, et leur départ du ponton lorientais pour rejoindre la pointe bretonne et la ligne de départ, le rythme n’a cessé de s’accélérer pour les hommes du Maxi Edmond de Rothschild. À 3h26, mercredi 25 novembre, dans la nuit noire de l’automne à l’arrière d’un front pluvieux, le géant de 32 mètres franchissait la ligne virtuelle tendue entre Ouessant et le cap Lizard, à la pointe sud-sud-ouest de l’Angleterre, et déclenchait ainsi le chronomètre de son premier Trophée Jules Verne. Depuis, Franck Cammas, Charles Caudrelier et leurs quatre équipiers ont déjà parcouru plus de 1000 milles vers le but. Ils ont doublé ce matin la latitude des Açores et dépasseront dans la soirée celle de Madère… Ça va vite, très vite mais c’est bien là le but d’un record de vitesse. A la position de 15h30, l’équipage possédait 71,6 milles d’avance sur le record détenu par Francis Joyon et Idec Sport.

 

Un couloir vers le Sud

En s’élançant de Ouessant dans la nuit de mardi à mercredi, la cellule météo du Maxi Edmond de Rothschild composée des deux skippers et de leur routeur Marcel van Triest visait une veine de vent assez nette, synonyme de hautes vitesses en quasi ligne droite vers les alizés de l’hémisphère Nord puis de l’équateur. Mais cette belle trajectoire se mérite et à bord du dernier-né des Gitana, l’équipage a dû se mettre rapidement dans le bain.
En plus de 30 heures de navigation, les six hommes du bord ont en effet réalisé deux empannages pour rester dans ce couloir mais surtout des changements de voiles d’avant pour ajuster sans cesse leur trajectoire face à des conditions décrites instables par Charles Caudrelier hier dans la matinée : « La première nuit a été sportive et intense ! Le vent était très instable, la mer pas très haute mais très désordonnée et nous avons passé notre première nuit sous pilote automatique car c’était inbarrable .» La nuit dernière, tandis que Gitana 17 démarrait son deuxième jour de record, le vent avait bien forci et la mer avait pris du coffre au large de la péninsule ibérique « 4,5 à 5 mètres et un flux puissant de nord nord-est de 25-30 nœuds soufflant jusqu’à 40 nœuds dans les rafales. » Autant dire que lancé en permanence à plus de 30 nœuds, la mise en route est tonique pour les marins du Gitana Team.

Les maxis-trimarans de nouvelle génération, dont le Maxi Edmond de Rothschild est le pionnier, affolent les compteurs sur ce début de record. L’édition 2019 de la Brest Atlantiques nous avait permis d’observer cela avec un départ sur les chapeaux de roues et un dégolfage express malgré des conditions musclées. Un an plus tard, l’histoire se répète et l’intensité de ce début de Trophée Jules Verne se montre à la hauteur des espérances. A 14h45, le duo Cammas – Caudrelier et leurs équipiers avaient avalé plus de 1 200 milles sur le fond (au réel parcouru sur l’eau) à la vitesse moyenne de 35 nœuds !

 

Gitana 6

 

Pas de duel car en record mais de l’émulation

« Une des pages légendaires de ce Trophée Jules Verne s’est ouverte cette nuit », déclarait Yann Eliès hier lors de l’émission en direct réalisée dans la base du Gitana Team.

Car cela n’a échappé à personne mais ce sont bien deux bateaux qui se sont élancés au pied du Créac’h dans la nuit de mardi à mercredi. Sodebo à 2h55 et le Maxi Edmond de Rothschild dans son sillage 31 minutes plus tard, à 3h26.
Ces départs quasi simultanés aux allures de course ne doivent cependant pas nous faire oublier l’essentiel : c’est bien à une chasse au record de Francis Joyon que les deux géants se livrent et donc dans une course contre le temps établi par Idec Sport en 2017. Mais ce serait mentir que de ne pas évoquer l’adversaire et le coude à coude qui se joue actuellement dans la descente de l’Atlantique.

« Partir à deux bateaux ? L’hypothèse de s’élancer en même temps que Sodebo était bien présente dans nos esprits puisque l’équipe de Thomas Coville était en stand-by en même temps que nous. Et depuis le début partir à deux bateaux nous plaît assez. C’est une émulation, une motivation supplémentaire ! Et en termes de sécurité c’est aussi sympa », confiait Franck Cammas avant le départ.

Le Maxi Edmond de Rothschild s’attaque au Trophée Jules Verne

Partis de Lorient peu après 21h30 mardi 24 novembre, c’est un convoyage express qui a conduit les hommes du Maxi Edmond de Rothschild vers Ouessant et la ligne de départ de leur première tentative sur le Trophée Jules Verne. Quatre heures plus tard, le dernier-né des Gitana était en attente d’un passage de front pour s’élancer sur les 21760 milles nautiques théoriques de la grande boucle planétaire. A 3h26, le duo Cammas-Caudrelier et leurs quatre équipiers déclenchaient enfin le chrono en laissant à vive allure, la pointe bretonne dans leur sillage. Avec un temps à battre de 40 jours 23 heures et 30 minutes, record détenu par Francis Joyon et Idec Sport, les marins du Gitana Team devront être de retour au large de Brest avant le 5 janvier 2021 à 2h55, pour espérer devenir le 10e équipage de l’histoire à accrocher le prestigieux record du tour du monde à la voile.



Ils étaient pressés d’y aller. Aucun des six hommes du bord n’a caché sa satisfaction d’enfin larguer les amarres et de mettre les voiles pour rejoindre la zone de départ du Trophée Jules Verne. Ce mardi soir, dans les quartiers du Gitana Team à Lorient, le rythme s’est brutalement accéléré vers 19h30 pour Franck Cammas, Charles Caudrelier, Morgan Lagravière, Erwan Israël, Yann Riou, et David Boileau. Les six marins, sur le qui-vive depuis plus de deux semaines, ne se sont pas laissé tromper. Tous savaient que cette fois, l’heure d’un départ pour affoler les compteurs autour du monde sur une course contre la montre au meilleur niveau de performance océanique, avait bel et bien sonné. Les bottes et les cirés déjà enfilés, les lampes frontales déjà vissées sur la tête ou à portée de main, ils ont tous les six écouté les dernières et précieuses indications météorologiques du routeur Marcel van Triest. Depuis son QG, celui-ci leur confirmait qu’ils pouvaient tenter de provoquer leur chance sur la route des trois caps, à condition de ne pas trop traîner et de vite prendre au vol une fenêtre météo, qui sans être exceptionnelle, n’en permet pas moins d’espérer entamer leur giration planétaire de la plus belle manière en ralliant l’équateur en 4 jours et dix heures.

 

Gitana 5

 

Après avoir quitté fissa, à 21h37 le ponton de Lorient, sous les encouragements de l’équipe et de leurs proches dans une ambiance joyeuse où l’énergie du collectif l’emportait déjà à bord du Maxi Edmond de Rothschild, les deux skippers et leurs hommes n’ont pas tardé à rejoindre la zone de départ au large de l’île d’Ouessant. Après quelques dernières manœuvres, ils se sont finalement élancés à 3h26 très précisément dans 18 nœuds de Nord-Ouest sur une mer avec des vagues de trois mètres. Sous J3 et grand-voile haute, ils coupaient la ligne, ou plutôt décollaient dans une chasse au record… à 40 nœuds ! Une trentaine de minutes derrière Sodebo Ultim 3.


PAROLES D’AVANT-DÉPART

Charles Caudrelier, skipper : « Ce n’est pas si mal ce départ, parce que finalement nous n’avons pas le temps de faire monter la pression. On s’attendait à partir à n’importe quel moment. C’est le Trophée Jules Verne et plus que le départ, c’est surtout une belle arrivée qu’on vise. Ce sont plutôt les périodes d’avant-course qui sont stressantes ; le stress, lui, diminue, puis disparaît dans l’action. Dans nos têtes, cela fait un petit moment déjà que nous sommes prêts. Ce record, c’est différent d’une course puisque nous allons un peu nous battre contre un bateau fantôme, même s’il y a un autre bateau sur l’eau qu’on va regarder et suivre. On sait que de notre côté nous avons un bateau exceptionnel. Si nous une bonne météo avec un peu de réussite, on peut faire un temps canon. Ce bateau va vraiment vite ! »

Franck Cammas : « Terminer ce tour du monde, c’est déjà un beau challenge. Évidemment, on a espoir de battre le record ; et c’est pour ça qu’on part. Mais rien n’est moins sûr lorsqu’on est sur le ponton du départ ! Ce qu’on part chercher dans l’Atlantique Sud, ça bouge encore. On n’est pas plus sûr en partant jeudi que ce soit mieux qu’en partant maintenant. On se disait que c’était risqué de partir avant notre concurrent dans une fenêtre moyenne, et il est moins risqué de partir derrière lui dans une fenêtre moyenne. Cela reste une fenêtre moyenne, mais lors de mon précédent record, en 2010 avec Groupama 3, nous étions partis avec une fenêtre très mauvaise et nous avons fini par battre le record. Bien sûr, l’idéal aurait été une fenêtre parfaite. Mais peut-être qu’elle n’existera pas cet hiver. Alors nous tentons déjà notre chance ce soir et après nous verrons… »

Morgan Lagravière, barreur-régleur : « Je m’attendais à un départ un peu précipité, mais pas comme ça ! Ça m’a pris deux minutes pour dire au revoir à la famille. C’est un peu intense sur le moment, mais on est très vite dans l’action. Je me projette déjà dans les actions qu’on doit dérouler. Je me projette aussi déjà dans les émotions qu’on va vivre, les émotions positives levées par l’énormité du défi que nous devons relever. C’est un honneur de faire partie de cet équipage sur ce bateau exceptionnel. Être conscient de cette chance-là dans ces moments, c’est important. J’ai hâte de passer la ligne. Comme nous ne sommes pas en course, la stimulation sportive est un peu différente. Nous allons donc nous concentrer jusqu’au franchissement de la ligne puis on va faire jouer notre instinct de compétiteurs pour se surpasser. À bord, nous sommes tous des compétiteurs, nous vibrons tous avec cette émotion, donc nous allons essayer de capitaliser sur tous nos entraînements, le travail technique qui a été réalisé et la confiance de tous ceux qui nous entourent. »

David Boileau, régleur-numéro un : « Je suis content de partir, de mettre fin à cette période de stand-by. Nous sommes prêts pour ce départ, cela fait longtemps qu’on attend ça, qu’on s’entraîne pour ça. C’est comme une libération. Nous allons nous diriger vers la ligne, on va se préparer à prendre un bon départ à Ouessant. Puis il faudra prendre notre rythme sur les deux premiers jours de mer. Prendre les choses, morceau par morceau, journée par journée, c’est dans cet état d’esprit que je pars ce soir sur mon premier Trophée Jules Verne. »

Erwan Israël, barreur-régleur : « C’est mon quatrième départ pour une tentative de Trophée Jules Verne. Cette fois-ci j’espère qu’il sera beaucoup plus rapide que les autres et surtout qu’il ira au bout, parce que sur mes quatre tentatives, j’ai pu boucler la boucle qu’une seule fois. Cet été, il y a quelques mois, je doutais encore de mes chances d’être sur le Maxi Edmond de Rothschild pour cette tentative, après m’être blessé à la jambe. La guérison a pris du temps ; et j’ai eu un gros soulagement à l’automne quand j’étais de nouveau à 100%, et apte à naviguer. Ce n’est que du bonheur. Mais je ne suis pas là pour faire de la croisière, mais pour tout donner. Passer sous la barre des 40 jours, ce sera la cerise sur le gâteau, mais ce qui compte, c’est battre le record. Si nous finissons avec dix minutes ou deux jours d’avance, peu importe. »

Yann Riou, régleur-médiaman : « C’est la première fois que je pars faire le tour du monde sur un bateau volant, et peut-être qu’il y a dix ans je n’aurais même pas compris la phrase ! C’est quelque chose d’assez génial. J’ai hâte de passer la ligne. Je pense que je vais faire pas mal de médias, vidéo-photos sur le début, puis dès que nous allons rentrer dans le système de quarts, je vais prendre ma place d’équipier à bord. »

L’équipage du Maxi Edmond de Rothschild a quitté Lorient et est en route vers la ligne départ

Il y a de l’agitation dans l’air du Trophée Jules Verne ! Pour le Gitana Team, l’heure a bel et bien sonné de larguer les amarres pour rejoindre la ligne de départ au large de Brest. Après beaucoup d’incertitudes, la décision de s’élancer dans une chasse au record absolu de vitesse autour du monde l’a finalement emportée ce mardi soir. L’équipage du Maxi Edmond de Rothschild a quitté le ponton de sa base de Lorient à 21h37 après des aurevoirs rapides dans les frimas de ce début de nuit d’automne. Franck Cammas, Charles Caudrelier, Erwan Israël, Yann Riou, Morgan Lagravière et David Boileau devraient couper la ligne virtuelle entre Ouessant et le cap Lizard sur les coups des 3h du matin.

 

Seul le Trophée Jules Verne peut réserver un tel scénario ! 

Ce matin, après le briefing météo matinal, le duo Cammas-Caudrelier et leur routeur Marcel van Triest avaient décidé de reporter leur départ envisagé en fin de journée pour se laisser l’opportunité d’ajuster leur fenêtre de tir et un créneau jeudi matin était alors évoqué. L’équipage du Maxi Edmond de Rothschild restait ainsi en code jaune, sur le qui-vive. Mais, les mises à jour du soir sont venues accélérer la cadence. En effet, les derniers fichiers météos indiquaient que le créneau de départ se rétrécissait et qu’il ne fallait pas tarder pour le saisir. C’est pourquoi à 20h45, l’équipe basculait en code vert et qu’une heure plus tard, la silhouette du dernier-né des Gitana s’éloignait dans la nuit noire, direction Ouessant et la ligne de départ de son premier Trophée Jules Verne.

 

Gitana 4

 

Franck Cammas, skipper du Maxi Edmond de Rothschild : « Ce matin, on pensait que les modèles resteraient assez stables dans la perspective de prendre un départ jeudi matin, mais on voit qu’entre les fichiers américains et les fichiers européens, cela continue à diverger. Le départ qu’on pensait prendre jeudi matin n’est finalement pas meilleur que celui qu’on va prendre cette nuit. Attendre comporte un risque que nous n’avons pas envie de prendre car les temps annoncés sur l’Atlantique Nord seraient alors moins bons. Le fait que notre concurrent direct soit parti sur l’eau cela change un peu la donne mais c’est surtout la météo qui dicte notre départ. On ne se précipite pas, c’est une fenêtre qu’on regardait, elle n’est pas géniale, et des incertitudes persistent. Mais il y a de moins en moins de raisons de ne pas la prendre. Les modèles divergent toujours pour l’Atlantique Sud, mais il serait vraiment dommage de laisser passer l’opportunité qui demeure que tout s’enchaine pour que ça passe très bien. On y va et on verra si cela se concrétise. Il faut rester ouverts ! »

Départ ajourné ce mardi mais une nouvelle fenêtre visée jeudi !

La chasse aux records n’est pas un long fleuve tranquille, mais les paramètres variables qui cadencent immanquablement la vie du Gitana Team et de son équipage depuis le début de stand-by étaient connus de tous avant de s’attaquer au Trophée Jules Verne. Les attentes sont nombreuses et l’envie de voir les six marins du Maxi Edmond de Rothschild s’élancer est intacte, mais la cellule météo de l’écurie aux cinq flèches garde la tête froide pour se donner un maximum de chance de battre le record de 40 jours 23 heures et 30 minutes établi par Francis Joyon et son équipe en 2017. Le départ, encore envisagé hier, pour ce mardi 24 novembre en fin de journée n’est plus d’actualité mais l’équipe reste en code jaune car une nouvelle opportunité pourrait se présenter jeudi.


Pas de départ aujourd’hui

Hier, en basculant en code jaune, changement de couleur qui sous-entendait un départ possible au large de la Pointe bretonne dans les 48 heures, le Gitana Team avait enclenché les derniers préparatifs : tests PCR validés pour tous, chargement de l’avitaillement et des sacs personnels des navigants à bord… Le Maxi Edmond de Rothschild était prêt, en configuration pour sa première circumnavigation. Pour autant, la cellule météo composée de Franck Cammas, Charles Caudrelier, Marcel van Triest et Cyril Dardashti, était transparente : « Même si ça change un peu d’un modèle à l’autre, en comptant un forfait de 6 heures pour passer le Pot au Noir, tout porte à croire que l’équipage peut rejoindre l’hémisphère sud en 4 jours et 12 heures. Mais c’est ensuite que la situation se complique et se brouille », expliquait hier le routeur à terre avant de préciser : « Nous sommes face à une situation très instable et évolutive. Le danger de rater le train et se faire écraser entre deux zones de hautes pressions en Atlantique Sud existe. Il est réel, même s’il reste encore la possibilité d’emprunter une route qui passe derrière l’anticyclone. Pour l’instant, dans ce système très progressif, ça circule très, très Sud. »


Franck_Cammas 2


L’Atlantique Sud et sa descente dans le viseur

Les fichiers de prévisions, qui sont mis à jour et analysés le matin et le soir, ont malheureusement confirmé la tendance évoquée hier. « La fenêtre est toujours favorable dans l’Atlantique Nord, avec un timing de passage à l’équateur dans les temps du record actuel détenu par Spindrift en moins de 5 jours. Mais l’Atlantique Sud ne se présente pas comme nous le voudrions. Aujourd’hui les routages nous font non seulement faire le grand tour pour contourner l’Anticyclone de Sainte-Helène, qui est très étendu vers l’Ouest, puis nous font plonger très Sud, aux alentours des 47° Sud, pour obtenir un temps de passage correct au cap des Aiguilles, qui marque l’entrée dans l’Océan Indien. Les détections des glaces dans la zone sont aussi à prendre en compte car nous devrons composer avec elles si nous descendons aussi Sud…», précisait Franck Cammas ce matin à l’issue du point météo.


« Les modèles ne sont pas très en phase ces dernières semaines. Les différences et les scénario varient beaucoup entre le modèle européen (CEP) et le modèle américain (GFS) et cela complique notre travail du moment pour trouver la bonne fenêtre de départ. Mais rien de nouveau… cela fait partie de la stratégie d’un tel défi », confiait Marcel van Triest.


Ce mardi 24 novembre aurait pu être une journée de départ pour les hommes du Maxi Edmond de Rothschild et toute l’équipe qui les accompagnent dans cette quête du record absolu de vitesse autour du monde à la voile, mais ce sera une nouvelle journée d’attente en espérant que les modèles s’accordent et que la route s’ouvre pour libérer le maxi-trimaran de 32 mètres et son équipage, impatient de démontrer tout le potentiel du géant à l’échelle planétaire.


Source et plus d’informations : http://www.gitana-team.com/fr/news_actu.aspx?id=1253

L’équipage du Maxi Edmond de Rothschild passe au jaune

Après un long briefing météo à distance avec le routeur Marcel van Triest, l’équipage du Maxi Edmond de Rothschild réuni au grand complet aux côtés de Cyril Dardashti, le directeur du team aux cinq flèches, a pris la décision de passer en code jaune, avec un départ possible dans un peu plus de 24 heures. Bien que les modèles météorologiques se refusent encore à signaler une fenêtre idéale, Franck Cammas et Charles Caudrelier, les deux skippers, veulent se laisser l’opportunité de s’élancer à la conquête du Trophée Jules Verne et de provoquer leur chance en coupant la ligne imaginaire au large de Brest demain, mardi 24 novembre, en début de soirée.

 

Partira, partira pas ?

Ce lundi, le doute persiste et beaucoup d’incertitudes demeurent. Si toutes les conditions sont réunies pour garantir des bonnes conditions au départ avec la perspective de rallier l’équateur dans des temps très honorables, l’Atlantique Sud reste pour l’heure moins enclin à offrir le contexte idéal pour donner libre cours à une descente sans anicroche en quête des systèmes dépressionnaires des mers australes. La faute à l’anticyclone de Sainte-Hélène qui donne du fil à retordre aux prévisions et laissent planer le risque que d’ici une dizaine de jours les vents favorables échappent aux voiles du Maxi Edmond de Rothschild et le freinent dans sa chasse au record absolu de vitesse autour du monde à la voile. Sur un modèle, ça passe ; sur l’autre, ça coince..

 

Gitana 3

 

Incertitudes en Atlantique Sud

« Aujourd’hui, tant du côté des modèles américains que des modèles européens, la situation est relativement claire pour le départ, à condition de partir un peu avant le passage d’un front derrière lequel les conditions vont se dégrader avec l’arrivée d’une petite dorsale mobile avec des vents plus légers », explique Marcel van Triest, le 7ème homme du bord qui étudie et analyse la situation météo depuis son QG. Ce fin expert du Trophée Jules Verne reste confiant quant aux chances de l’équipage de débuter sa chevauchée fantastique de la plus belle manière. « Même si ça change un peu d’un modèle à l’autre, en comptant un forfait de 6 heures pour passer le Pot au Noir, tout porte à croire que l’équipage peut rejoindre l’hémisphère sud en 4 jours et 12 heures. Mais c’est ensuite que la situation se complique et se brouille », ajoute-t-il. « Nous sommes face à une situation très instable et évolutive. Le danger de rater le train et se faire écraser entre deux zones de hautes pressions en Atlantique Sud existe. Il est réel, même s’il reste encore la possibilité d’emprunter une route qui passe derrière l’anticyclone. Pour l’instant, dans ce système très progressif, ça circule très, très Sud. »

 

Départ possible de Lorient demain à la mi-journée

Au regard de la situation, mais néanmoins animés d’une très forte envie de partir et tenter de battre le temps de 40 jours, 23 heures et 30 minutes détenu depuis janvier 2017 par l’équipage de Francis Joyon, Franck Cammas et Charles Caudrelier veulent se donner toutes les chances de s’engouffrer dans cette fenêtre de fin novembre qui reste aujourd’hui entrouverte. Ce soir et demain matin, ils étudieront encore la situation au regard des nouveaux modèles. D’ici là, les six hommes d’équipage se préparent à embarquer dès demain à la mi-journée au départ de la base du team à Lorient. Ils mettront alors le cap sur la ligne imaginaire entre le phare Créac’h sur Ouessant et le cap Lizard qui matérialise, au large de Brest le départ et l’arrivée de cette circumnavigation planétaire qu’ils entendent bien boucler à pleine vitesse à bord de leur bateau volant.

 

Source : Communiqué de presse Gitana Team
Copyright : © E.Stichelbaut / polaRYSE / Gitana S.A

Le dimanche c’est orange !

Une semaine pile après une première fenêtre, finalement abandonnée, l’équipage du Maxi Edmond de Rothschild voit une nouvelle opportunité de départ se présenter au large de Ouessant à compter de mardi fin de journée. C’est pourquoi ce matin, en accord avec leur routeur à terre Marcel van Triest et Cyril Dardashti, le directeur de l’écurie aux cinq flèches, Franck Cammas et Charles Caudrelier ont déclenché le code orange auprès de leur équipage et du Gitana Team.

 

 « Cette fenêtre semble prometteuse avec pour l’heure un très beau temps de passage à l’équateur. L’idée est de partir de la pointe de Bretagne après le passage d’un front en provenance de l’Atlantique. Les prochains jours nous permettront d’ajuster cette fenêtre de tir mais aujourd’hui nous sommes sur un franchissement de ligne dans la nuit de mardi à mercredi, » confiait Charles Caudrelier.

 

Gitana_Code Orange

 

Des informations à prendre naturellement au conditionnel. En effet, l’épisode de la semaine dernière, avec une dégradation du créneau de départ visé, l’a rappelé si besoin était. En termes de météo et de chasse aux records les choses peuvent évoluer très vite dans un sens comme dans l’autre. Jusqu’au franchissement de la ligne virtuelle au large du Phare du Créac’h, sur l’île d’Ouessant, les hommes du Gitana Team peuvent d’ailleurs décider d’ajourner et de faire demi-tour.

 

« Ce créneau de lancement est l’une des seules choses que nous pouvons réellement choisir sur cette tentative de record, alors nous nous appliquons. Ce choix a des implications sur le premier tiers du parcours, jusqu’au cap de Bonne Espérance, ce qui est déjà très conséquent. C’est loin, car nous parlons de prévisions à plus de 10 jours, mais dans nos critères de départ cela rentre en compte. Nous cherchons des conditions optimales pour avoir un départ maniable, une trajectoire rapide vers l’équateur puis un bon timing pour accrocher un wagon de dépressions dans l’Atlantique Sud. C’est cet enchaînement que nous visons, » expliquait Franck Cammas.

 

Pour mémoire, Gitana 17, qui est en stand-by à Lorient depuis le 1er novembre, s’attaquera à son premier Trophée Jules Verne avec à son bord six marins dont les deux skippers du Maxi Edmond de Rothschild. Dans leur tentative de battre le record de 40 jours 23 heures et 30 minutes, détenu par Francis Joyon et les hommes de Idec Sport depuis 2017, Franck Cammas et Charles Caudrelier sont accompagnés par Morgan Lagravière, Yann Riou, Erwan Israël et David Boileau.

Dégradation de la fenêtre, retour en stand-by pour le Gitana Team

Les records sont ainsi faits! Après avoir basculé en code orange dimanche pour un potentiel départ au large de Ouessant dans les 72h, soit mercredi 18 novembre dans la journée, l’équipage du Maxi Edmond de Rothschild a vu s’envoler en 24 heures sa chance de s’élancer cette semaine sur le record du tour de monde à la voile. Ces allers-retours font totalement partie du jeu stratégique des départs sur le Trophée Jules Verne, d’autant que le record actuel détenu par l’équipage d’Idec Sport est si élevé que la «rampe de lancement» se doit d’être sans équivoque.


Hier déjà, les fichiers météos du soir laissaient entrevoir une dégradation de la fenêtre visée par le Gitana Team. Cette tendance s’est malheureusement confirmée tout au long de la journée, entraînant le retour en stand-by des hommes du Maxi Edmond de Rothschild.

« Hier, nous sommes passés en code orange avec une probabilité de départ que l’on estimait alors entre 70 % et 80 %. Nous étions dans l’attente de l’évolution de cette fenêtre pour obtenir plus de certitudes sur la connexion dans l’Atlantique Sud. Mais hier soir, c’est dans l’Atlantique Nord que la situation s’est dégradée avec l’apparition d’une dépression tropicale en travers de la route vers les alizés. Ce nouvel élément n’est pas favorable à un départ car il devrait rallonger considérablement notre trajectoire vers l’hémisphère Sud. Dans le même temps, les modèles prévoyaient également une très longue route le long des côtes brésiliennes et uruguayennes pour contourner les hautes pressions de Sainte-Helène, ce qui ne va pas dans le sens d’un record », détaillait Charles Caudrelier.


Gitana_Team_Lorient


AU-DELÀ DE 5 JOURS À L’ÉQUATEUR

« C’est toute la difficulté de ces périodes d’avant départ ! L’envie de partir est forcément très présente, mais nous sommes au début de notre stand-by et il ne faut pas nous précipiter. Le record sera difficile à aller chercher et nous nous devons d’avoir une fenêtre de départ ambitieuse pour avoir toutes nos chances », complétait Charles.

De son côté, Franck Cammas rappelait : « Les critères de temps que nous recherchons sont dictés par les performances que nous savons à la portée du Maxi Edmond de Rothschild mais aussi en analysant les différentes séquences du record d’Idec en 2017. Le passage à l’équateur et le temps au Cap des Aiguilles sont nos premiers critères. Au-delà de 5 jours à l’équateur ce n’est plus une bonne fenêtre et c’est ce que nous proposait le routage. »

L’équipage du Maxi Edmond de Rothschild
Franck Cammas et Charles Caudrelier, skippers
Morgan Lagravière, Yann Riou, Erwan Israël et David Boileau.

Rappel des codes du stand-by
Pendant la période de stand-by du Maxi Edmond de Rothschild, que l’équipe aux cinq flèches a fixée du 1er novembre aux premiers jours de février 2021, l’annonce des changements de situation et d’un éventuel départ du bateau se fait via un système de codes couleurs dont voici la signification :
– Noir : pas de départ possible avant 96h
– Rouge : observation d’un départ possible entre 72 et 96h
– Orange : observation d’un départ possible entre 48 et 72h
– Jaune : départ probable entre 24 et 48h
– Vert : départ dans les 24h