Sodebo Ultim 3 s’apprête à repartir à l’assaut du Trophée Jules Verne !

Trophée Jules Verne 2024/2025
Thomas Coville


Créé le:
21 décembre 2024 / 9:37
Modifié le:
21 décembre 2024 / 9:39

Rentré à Lorient le mardi 10 décembre après une première tentative interrompue au bout de quatre jours suite à la casse du safran central, Sodebo Ultim 3 s’apprête à repartir à l’assaut du Trophée Jules Verne. Une bonne fenêtre météo s’est en effet ouverte, avec des temps potentiels prometteurs à l’équateur et au cap de Bonne-Espérance, ce qui a conduit le Team Sodebo Voile à activer de nouveau le code vert. Thomas Coville, Frédéric Denis, Pierre Leboucher, Léonard Legrand, Guillaume Pirouelle, Benjamin Schwartz et Nicolas Troussel se sont donc retrouvés vendredi 20 décembre au matin à Lorient pour appareiller et faire route vers la ligne de départ, située à la pointe de la Bretagne. Ils devraient s’élancer dans la nuit de vendredi à samedi, avec dans le viseur un record, détenu depuis janvier 2017 par Idec Sport (Francis Joyon), de 40 jours 23 heures 30 minutes et 30 secondes.

 

 

Trois semaines après un premier départ, l’équipage de Sodebo Ultim 3 a de nouveau largué les amarres ce vendredi matin à Lorient La Base, destination Ouessant, d’où il s’apprête à s’attaquer à un des sommets de la course au large, le Trophée Jules Verne. Idec Sport (Francis Joyon) ayant mis la barre très haut il y a huit ans, Thomas Coville, Benjamin Schwartz et Nicolas Troussel, en charge de la navigation à bord, et la cellule météo à terre, constituée autour de Philippe Legros et Simon Fisher, ont pris le temps d’étudier attentivement la fenêtre qu’ils guettaient depuis le week-end dernier, pour finalement prendre la décision d’un départ dans la nuit de vendredi à samedi.

« C’est une jolie fenêtre, plutôt plus facile à réaliser que la première, explique Thomas Coville. Nous partons au portant dans de la mer qu’on a laissé un peu se calmer, nous aurons ensuite des enchaînements qui vont demander à chaque fois de répondre présent, au cap Finisterre puis aux Canaries, pour arriver aux alentours des cinq jours à l’équateur, ce qui est un temps déjà exceptionnel. Mais ce qui nous tenait surtout à cœur, c’était la situation en Atlantique Sud, qui est souvent le critère de choix pour s’élancer sur un Trophée Jules Verne. Notre stratégie est vraiment basée dessus et en l’occurrence, c’est très prometteur. Nous avons vraiment hâte d’exploiter cette fenêtre qui s’annonce sportivement, humainement et techniquement intéressante, je pense qu’on va se faire plaisir à faire marcher le bateau vite dans des conditions plutôt maniables, je visualise déjà ! »

L’équipage avait bien vu l’opportunité de s’élancer plus tôt dans la semaine, comme l’a fait celui de SVR Lazartigue, qui a fait le choix de partir dans la nuit de mercredi à jeudi, mais la décision collégiale a été prise d’attendre deux jours de plus. « La dernière fois, nous étions partis avant eux, là, ils ont opté pour une stratégie un peu différente, que nous avons considérée moins globale et plus engagée, avec une attente compliquée à gérer avant le départ et des conditions pas faciles dans le Golfe de Gascogne, poursuit le skipper de Sodebo Ultim 3. C’est chouette de voir que chacun appréhende ce départ avec sa propre vision et je ne pense pas qu’il y ait de mauvaise décision. Ce qui est important, c’est que dans notre équipe, nous soyons tous alignés sur ce choix. La décision de partir vendredi a été prise de manière très collaborative, c’est fondamental pour s’élancer sur un défi aussi engagé. » Un défi que l’équipage aborde avec une forte motivation et un bateau à 100%, persuadé d’avoir les armes pour s’offrir ce record tant convoité.

 

 

Réactions au départ de Lorient ce matin :Thomas Coville : C’est une belle fenêtre, qu’on a laissé mûrir pour optimiser l’Atlantique Nord qui est facile à réaliser. Et puis, on a essayé de voir plus globalement ce qu’on pouvait décider et comment cela se dessinait jusqu’en Atlantique Sud.  Effectivement, il s’avère plus propice si on attendait la fin de cette fenêtre donc c’est notre choix stratégique. Le Trophée Jules Verne avec Sodebo, c’est un des projets qu’on avait envie de réaliser ensemble dans cette aventure qui dure depuis 25 ans. C’est très émouvant de s’attaquer à ce record aujourd’hui et de pouvoir faire partie des rares teams ou des rares gens à pouvoir le tenter. ”Benjamin Schwartz : “On part sur une fenêtre qui est très bonne dans l’Atlantique Nord, un peu plus incertaine dans le sud, et dans des conditions qui sont très maniables et très agréables. On va être au portant dès le Cap Finisterre, glisser sous l’anticyclone des Açores et descendre vers l’équateur. On a pris le temps d’étudier cette fenêtre, elle était ouverte depuis le moment où SVR Lazartigue est parti, jusqu’à demain mi-journée à peu près. On a fait le choix de partir sur la fin de la fenêtre pour espérer quelque chose d’un peu mieux en termes de connexion dans l’Atlantique sud. Après, c’est tellement loin, on ne sait pas ce que ça va donner. Peut-être que c’est SVR Lazartigue qui a raison d’être parti hier, peut-être que ce sera nous, on verra dans quelques jours…”

Léonard Legrand : “Je suis très content de repartir sur la tentative. L’envie pour nous sept d’y aller reste forte. En plus, on a la chance d’avoir un autre Ultim qui est parti juste avant nous, qui fait un super lièvre. On ne va pas se matcher mais ça va quand même nous donner un peu le mort aux dents. Quand on prend du recul, et que tu regardes la carte, ça donne un peu le vertige de se dire qu’on part pour faire le tour du monde. Il faut être conscient de ce que cela représente mais c’est fantastique comme défi. On va espérer être autour du 30 janvier à Brest.”

Frédéric Denis : “La fenêtre est vraiment bien, ça fait un départ quand même plus facile à réaliser que le précédent. Ça va être rapide. Je pars toujours sur mon premier tour du monde, on s’est arrêté au Cap Vert, donc oui forcément c’est le premier, c’est le bon. On va partir dans la nuit, entre 22h et 6h. Nous y serons ce soir ce qui nous permettra d’ajuster et de prendre le meilleur créneau. Le premier galop d’essai nous a permis d’avoir une meilleure cohésion d’équipe, de régler 2-3 petits détails qui vont nous faciliter la vie sur le bateau, gagner un peu en performance. On est encore plus fort que la dernière fois et ça c’est chouette.”

 



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