Olivier de Kersauson / Geronimo

Courses Logs

Nouveau duel Kersauson vs. Peyron sur le parcours du Trophée. À bord du maxi-trimaran Geronimo, le Breton et ses dix équipiers sont décidés à ravir son titre au Baulois. Leurs plus féroces adversaires sont au rendez-vous : tempêtes, vents contraires et lames « casse-bateau ». Les éléments jouent contre lui. Olivier de Kersauson a fait du Jules Verne son obsession.

« On peut pas passer là-dedans, on peut pas passer travers à la lame avec du vent, c’est un coup à se retrouver sur le toit… Ça fait quatre jours qu’on est plus en course, on est là à faire de la survie… Si ça évolue pas, la seule chose qu’on pourra faire c’est aller fuir dans le nord. Et on passera jamais le Horn. »
29 mars, 32ème jour de mer. 51° de latitude sud, 179° de longitude ouest. Un vent de secteur sud souffle 40 nœuds (74km/h) aux portes du Pacifique. Sous mât seul, Geronimo s’emballe à 27 nœuds. Une mer dure et glacée, venue de la banquise, éclate à 35 nœuds (64km/h) sur les flotteurs du trimaran.
Un bon capitaine ne gueule pas. Via radio, les mots de Kersauson traduisent sans panique le drame qui se joue à bord de Geronimo : « À cette époque de l’année, dans ces mers, on n’est pas en Atlantique nord où il y du monde. Si on va au tas là, on est mort. »

Guerrier apache

Il fallait un guerrier pour venir à bout de cette épopée. Ramener les hommes(1)(1)L’équipage de Geronimo : Olivier de Kersauson (skipper), Yves Pouillaude et Didier Ragot (seconds), Pierre Corriveaud, Franck Ferey, Pascal Blouin, Xavier Douin, Antoire Deru, Armand Coursaudon, Philippe Laot, Xavier Briault (équipiers). à bon port. Geronimo est le premier maxi-trimaran de la nouvelle génération. Le prototype de près de 34 mètres est à la fois conçu pour glisser au portant, maintenir sa vitesse dans le petit temps et résister aux mers casse bateau. Le multicoque d’Olivier de Kersauson a déjà fait ses armes sur trois tentatives du Jules Verne, dont un tour du monde complet en 2003. Le 25 février 2004, il s’engage dans la plus âpre bataille de son existence.
Le record à effacer, celui de Bruno Peyron en 2002, est de 64 jours 8 heures 37 minutes 40 secondes.
À bord, onze marins se sont entrainés durant deux ans. Ils comptabilisent à eux tous 18 tours du monde.

Les signes ne sont pas favorables. Geronimo a pris un premier départ le 8 février, pour un retour prématuré à Brest le 20. Deux gennakers sur trois avaient rompu. Impossible de battre un record sans cette voile, hybride de spinnaker et de génois, principal « moteur » du bateau dans les alizés et les zones de calmes.
Voiles réparées, Geronimo franchit  à nouveau la ligne de départ dès le 25 février 2004, à 23 heures 17 minutes et 40 secondes (GMT).

TJV_COURSES_Geronimo04_apache

TJV_COURSES_Geronimo04_carteArchives Rivacom

Hasards

Quelques heures plus tard, Orange II, le catamaran de Bruno Peyron, s’élance pour battre son propre record. « Kersau » tord un peu le nez. Le multicoque de son rival est 20% plus grand, et naviguera probablement plus vite à conditions égales. « C’est toujours plus amusant d’avoir quelqu’un sur l’eau en même temps que vous, se résigne le skipper breton, on va se faire un joli tour du monde, on est content d’y aller.»
« On attendait ça depuis quelques années, ajoute Peyron, que ce duel puisse avoir lieu. C’est un hasard de la vie. On va régler nos comptes sur l’eau … »

Un autre challenger a largué les amarres en même temps que le guerrier Apache, début février : Cheyenne. Hasard encore ? C’est ainsi que le milliardaire amateur de sports extrêmes Steve Fossett a baptisé son catamaran géant (37,90 mètres). L’américain a refusé de verser les 30 000 euros nécessaires à l’inscription de sa tentative de record de vitesse autour du monde par les trois caps au titre du Trophée Jules Verne. Il court hors jeu(2)(2)Steve Fossett estimait alors que le montant des frais d’adhésion à l’association Tour du monde en 80 jours, nécessaires à l’inscription de sa tentative au titre du Trophée Jules Verne, était trop élevé et injustifié. L’association, ne bénéficiant d’aucune autre subvention pour son fonctionnement que la contribution de ses membres, n’a pas souhaité créer d’exception ou changer un règlement que tous les challengers du Trophée Jules Verne avaient accepté depuis sa fondation. mais sur le même parcours. Il attaque déjà son 20ème jour de mer, par 48° de latitude Sud.

24 heures de bonheur

Les 24 premières heures de navigation sont idéales : pointes à 29 nœuds pour Geronimo, qui creuse l’écart avec son concurrent supposé plus rapide.
Le régime de vents se dégrade dès le deuxième jour. L’anticyclone des Açores, positionné très à l’est, freine le bateau. Kersauson se console en envisageant la suite d’un parcours qu’il connaît bien : « J’ai hâte de rentrer dans les vrais systèmes des alizés pour voir comment on marche. »

Avant les alizés espérés, Geronimo doit affronter un pot au noir particulièrement étendu. Cette zone de vents instables environnant l’équateur grossit de jour en jour et barre l’Atlantique d’est en ouest. Rien d’amusant à l’horizon. D’autant qu’au sixième jour de navigation, on apprend l’abandon sur avarie des quinze équipiers d’Orange II. Le duel avec le détenteur du record se poursuit virtuellement, sans le piment d’une vraie course.

Détour

Archives Rivacom / Photos du bordDidier Ragot et Xavier Douin. Archives Rivacom

Geronimo franchit l’équateur le 4 mars, 7 jours, 22 heures et 23 minutes après son départ, exactement dans les temps d’Orange en 2002. Extirpé des calmes de la Zone de Convergence Intertropicale(3)(3)Zone de Convergence Intertropicale ou Pot au noir. où il est était englué, le maxi-trimaran retrouve une moyenne journalière dépassant les 20 nœuds. « On ne perd pas de temps mais il faudrait en gagner ! », analyse Olivier de Kersauson.

Nouvel obstacle dans le gymkhana de l’Atlantique : l’anticyclone de Sainte Hélène traîne très au sud et s’étire de l’Argentine à l’Afrique, vers laquelle il progresse à la manière d’une limace. Les équipiers de Geronimo doivent opérer un large contournement de cette zone de calmes par l’ouest et atteindre les 40èmes degrés de latitude sud pour enfin obliquer plein est, vers le cap de Bonne Espérance. Un écart de 50 degrés par rapport à la route idéale, heureusement compensé par de beaux surfs à plus de 25 nœuds et jusqu’à 608 milles parcourus en 24 heures.
Par 42° de latitude sud, au 17ème jour de mer, Geronimo zigzague dans un couloir étroit, entre anticyclone au nord et glaces au sud. La longitude du cap de Bonne Espérance est dépassée dans la nuit du 14 au 15 mars, avec une journée d’avance sur le record(4)(4)17 jours, 22 heures et 58 minutes de navigation entre Ouessant et le cap de Bonne Espérance, contre 18 jours 18 heures et 40 minutes réalisé par Orange en 2002..

Roulette russe

Sous des vents de noroît, Geronimo doit infléchir sa route vers les îles Edouard et Crozet, en route directe vers les Kerguelen. « J’aurais préféré gagner ce coin-là 7 à 8  degrés plus loin, regrette le skipper breton, lors de la vacation radio du 15 mars, mais enfin on va faire avec, on a un bon radar. J’espère que la brume va se lever un peu. » Dès son entrée dans l’océan Indien, à 18 nœuds de moyenne, l’équipage est plongé dans le brouillard. « C’est romantique la brume, mais passé cinq ou six heures ça commence à être chiant. » L’épaisse nue s’évapore enfin le 17 mars après trois jours de navigation aux instruments, un œil sur le radar signalant d’invisibles icebergs(5)(5)Le radar permet de détecter la masse des icebergs mais pas celle des glaçons qui s’en détachent. À cause de l’un de ces blocs de glace qui avait arraché le flotteur de son trimaran Charal, Olivier de Kersauson avait du abandonner sa première tentative de record autour du monde en 1993.. La température de l’air tombe en dessous de zéro. Vitesse, brume et froid réunis ont éreinté les hommes. « C’est tellement terrorisant quand on sait que la glace est à coté, qu’on à l’impression de jouer à la roulette russe, résume Kersauson, ce stress là devient très dur à supporter. »
Geronimo s’obstine. L’avance sur le record d’Orange atteint les 800 milles.

TJV_COURSES_Geronimo04_brumeArchives Rivacom

L’océan Indien, si redouté par le skipper breton, offre quelques heures de répit et un peu de glisse aux équipiers. Geronimo engrange les milles, fonçant sur l’Australie. Mais, pour rattraper un système météo plus avantageux, le trimaran veut prendre de vitesse le souffle qui le pousse depuis l’Afrique… Et tombe dans la pétole le 23 mars. Entre quarantième rugissants et cinquantième hurlants, il franchit la longitude du cap Leeuwin avec deux jours et 20 heures d’avance sur le détenteur du Trophée Jules Verne(6)(6)Ouessant-cap Leeuwin en 26 jours, 11 heures et 33 minutes contre 29 jours, 7 heures et 22 minutes pour Orange en 2002.… Par neuf petits nœuds de vent.

Survie

La dépression qu’il voulait doubler repêche le multicoque dès son entrée dans le Pacifique. La vitesse moyenne de Geronimo ne descend plus en dessous des 20 nœuds. L’équipage fatigué par trois jours de lutte dans les petits airs retrouve brutalement la vitesse et vent glacial. Kersauson se méfie : « On est entre pétole et tempête, avec le vent qui saute de 30 à 12 nœuds. On est entre deux dépressions et un cyclone tropical au-dessus. »
La tempête cueille le skipper et ses hommes par 53° Sud et 158 ° de longitude Est. Poursuivis par 50 nœuds de vent dans une mer lourde et cassante, les onze de Geronimo espèrent retrouver des conditions plus propices à la vitesse. Cap au nord-est.
Dans son message radio du 29 mars, Kersauson ne dissimule pas ses doutes quant au Trophée Jules Verne : « C’est pas des mers très hautes, il y a sept mètres de creux mais c’est une puissance incroyable. L’autre nuit on était en surf sous mât seul, à 27 nœuds, ça ressemble à un jeu de massacre. Ça n’a rien à voir avec de la compétition ce qu’on fait là, c’est de la survie athlétique. (..)C’est vachement dur. Je sais pas où ça va nous mener. Mais nous on n’est plus en course depuis quatre jours. Depuis quatre jours c’est de la navigation extrême… »(7)(7)Extrait de vacation radio. Transcriptions et récit jour après jour : www.fralo.info
Le 1er avril, Kersauson entrevoit une occasion de se remettre en selle : un flux d’ouest par 55° Sud. Le 2, pour délivrer son message quotidien, le skipper est allongé en ciré au fond du bateau : « Là, y a 58 nœuds de vent à l’anémomètre, on est sous trois ris et foc tempête. En huit tours du monde, j’ai jamais vu un sud pareil. D’ailleurs, si j’en avais vu un comme ça, j’y serais pas retourné ! »

Archives RivacomArchives Rivacom

À l’envers

Le 6 avril, au près serré par 59° Sud, Geronimo attend son heure devant le passage de Drake. Les conditions du franchissement du Horn sont celles d’un tour du monde à l’envers. 20 nœuds de vent basculent lentement de l’est vers le sud. L’équipage attend la dépression qui le jettera hors du Pacifique, dans l’Atlantique.
Le 7 avril Geronimo double enfin le cap mythique, à 15 heures 45, en 41 jours 16 heures et 27 minutes soit 10 heures de mieux que le détenteur du Trophée Jules Verne… Mais 48 heures de plus que le nouveau champion.
Cheyenne est arrivé à Ouessant le 5 avril, après en 58 jours, 9 heures, 32 minutes et 45 secondes de navigation. C’est officiel, s’il n’a pas raflé le Jules Verne(8)(8)Alors que Cheyenne remontait l’Atlantique, assuré d’une forte probabilité de battre le record du Trophée Jules Verne, l’équipe à terre de Steve Fossett a bien contacté l’association Tour du monde en 80 jours. Elle souhaitait, a posteriori, inscrire la tentative du skipper américain dans le cadre du Trophée et proposait pour cela de payer les frais d’inscription que Fossett avait jugés inopportuns à son départ de Brest. L’association déclina l’offre et refusa l’inscription. Le règlement du Trophée Jules Verne, très simple, exige en effet qu’un challenger s’inscrive au moins trois mois avant son départ envisagé. Fossett ne pouvait prétendre au titre alors même qu’il avait refusé de souscrire aux règles définissant les conditions de son obtention. Dans l’esprit de ses fondateurs et de ses détenteurs successifs, le Trophée Jules Verne devait rester l’objet d’une compétition âprement disputée et non pas une récompense remise après un tour du monde accompli., Steve Fossett détient le record absolu de vitesse autour du monde, en équipage et sans escale.

Au près sans solent

Route plein nord, à l’ouest des Malouines. Les équipiers de Kersauson sont impatients de rentrer à Brest et de quitter les mers inhospitalières de ce tour du monde. Après un mois de violence, les onze de Geronimo, sonnés, sont contraints de tirer des bords pour remonter l’Atlantique au plus court. Le foc solent, qui assure un minimum de vitesse dans les remontée au près peu ventées, rend l’âme pour la seconde fois.
Poursuivi par un anticyclone, au 49ème jour, sous trinquette et grand-voile haute, Geronimo accroche enfin de faibles alizés. Olivier de Kersauson maintient son avance sur la performance de Bruno Peyron mais, à moins d’un miracle météo, il sait que Steve Fossett gardera son record absolu.

Hagards

Retour du vent au jour 52. Quelques heures de glisse à 20 nœuds de moyenne dans l’alizé rappellent à l’équipage à quel point, sur ce tour, les instants de grâce sont rares… et trop courts.
Geronimo est bientôt ralentit à l’entrée d’un pot au noir très large et mobile.
L’équateur est franchit le 20 avril, après 54 jours 4 heures et 49 minutes de mer : un peu moins d’une journée de retard sur Orange en 2002(9)(9)Ouessant-équateur (retour) en 53 jours 4 heures et 49 minutes..
« Ils ont des regards vides, je ne sais pas si c’est de la fatigue, de la tristesse ou plutôt de la lassitude », confie Kersauson le 21 avril, alors que son équipage est parvenu à relancer leur trimaran dans les alizés de l’hémisphère nord.
Le retard sur le détenteur du record est rattrapé dès le lendemain mais le bateau s’épuise. Le bras de liaison avant gauche du trimaran souffre d’un partiel délaminage, avarie impossible à réparer en mer.

Délivrance

La route du retour n’offre aucune facilité aux hommes de Kersauson. Pour espérer remporter le Trophée Jules Verne, ils doivent traverser un anticyclone, poursuivre au près, prendre une dépression de vitesse, contourner un second anticyclone et couper la ligne d’arrivée du côté britannique après un large détour par le sud de l’Irlande. Du jamais vu, avec un solent et un bras de liaison en lambeaux.

Geronimo franchit la ligne d’arrivée après 63 jours de mer 13 heures et 59 minutes et 46 secondes à 15h17, heure française. Le record est battu de peu : une demi journée.
Le premier hommage du nouveau détenteur du Trophée Jules Verne va à sa monture. « Quand on voit les coups qu’on a pris, le bateau est bien, il nous rend l’amour qu’on lui porte, il ne nous a pas trahis, il a du talent, je ne m’explique pas comment il a tenu ! Une fois la ligne franchie, j’ai vu les hommes l’embrasser. Plus jamais nous ne partirons quand l’hiver tombe dans le Pacifique. Et je suis ferme. »

Geronimo ne repartira pas sur le parcours du Jules Verne. Ce 29 avril 2004, le vicomte de Kersauson, toujours en verve, signait sa neuvième et dernière tentative(10)(10)Entre 1993 et 2004, seuls cinq records ont été établis par trois navigateurs différents sur un total de 18 tentatives. au titre du Trophée : « Enfin, c’est fait, on a la sensation d’un mec qui a été suspendu par les couilles pendant un mois et puis qu’on vient de décrocher. »

TJV_COURSES_Geronimo04_arriveeArchives Rivacom

INFOS
Trophée
63
Jours
13h | 59min | 46s
2004
Départ
2004-02-25 23:17 GMT
Arrivée
2004-04-29 13:17 GMT
Distance
26017 NM
Vitesse moyenne
17.05 Kn
Skipper
Bateau
Radio
Date
2004-03-01
Heure
23 h 17 TU
Latitude
15°48 N
Longitude
24°06 W
Vitesse
20
Mer argentée
+

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Radio
Date
2004-03-04
Heure
23 h 17 TU
Latitude
00°10 N
Longitude
28°07 W
Vitesse
10
Bain turc
+

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Radio
Date
2004-03-11
Heure
23 h 17 TU
Latitude
42°25 S
Longitude
11°17 W
Vitesse
25
On fait du mille
+

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Radio
Date
2004-03-23
Heure
23 h 18 GMT
Latitude
50°36 S
Longitude
121°40 E
Vitesse
14
Relativité
+

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Radio
Photo
Date
2004-03-16
Heure
23 h 18 GMT
Latitude
48°46 S
Longitude
43°56 E
Vitesse
21
Stress de brume
+

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Histoire
Photo
Date
2004-03-28
Heure
23 h 18 GMT
Latitude
51°365 S
Longitude
169°04 W
Vitesse
18
Fort coup de vent (force 9)
Mille diables
+

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Radio
Date
2004-03-31
Heure
23 h 18 GMT
Latitude
51°37 S
Longitude
144°20 W
Vitesse
20
Parasol
+

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Radio
Photo
Date
2004-04-08
Heure
23 h 17 GMT
Latitude
48°41 S
Longitude
59°58 W
Vitesse
18
Faut pas y aller
+

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Radio
Date
2004-04-26
Heure
23 h 17
Latitude
43°20 N
Longitude
29°03 W
Vitesse
23
Avec des petits Lu
+

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Radio
Photo
Date
2004-04-28
Heure
15 h 07 GMT
Latitude
49°05 N
Longitude
16°05 W
Vitesse
13
Dernier bord
+

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